L'abeille disait
A la fleur de micocoulier,
Dont le bois sert
A faire les fouets
De tous les cochers parisiens :
Je sais que tu es là.
La Lune, lumière et princesse de la nuit,
Disait, à travers l'immensité,
Au soleil, lumière et chaleur estivales :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
L'étoile éternelle disait,
Aimant sa sœur lointaine
Scintillante au firmament :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
Cependant la femme forte
Disait à l'enfant
Espiègle et imprudent :
Je sais que tu es là.
Et la douce brise marine,
Tiède et humide,
Disait au palmier de la colline numide :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
Le silence à la rumeur disait :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
Le lion rugissant
Disait à la panthère silencieuse :
Je sais que tu es là.
Le fou-rire disait
Aix larmes folles :
Je sais que vous êtes là,
Et notre amour est impossible.
Le bouclier disait
A l'espingole :
Je sais que tu es là.
La bruyante cascade glacée
Bondissante à travers
La neige et la forêt
Disait à l'incandescent sable
Du champ désertifié :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
Le sourire disait à la tristesse :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
Le soupir de fantaisie
Disait au gémissement de l'ennui :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
La peur disait au courage :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
La danse disait à l'ennui :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
L'insomnie disait au sommeil :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
Le jour disait à la nuit :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
La vêture disait à la nudité :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
Le désordre disait à la tranquillité :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
La prose disait à la poésie :
Je sais que tu es là.
La sévère gamme de gris
Disait à la somptueuse polychromie :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
L'allégresse disait à la tristesse :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
Le chahut disait à la tendresse :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
Le silence disait à la symphonie :
Je sais que tu es là,
Et notre amour est impossible.
La lumière disait à la poésie :
Je sais que tu es là.
Le plancton, les algues
Et les coquillages disaient
A la houle marine :
Je sais que tu es là.
La vie disait à la vie :
Je sais que tu es là !
Basile philosophe naïf
Paris,
le 25 novembre 2021
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