Ma mère,
Hélène,
1907-1988.
Ma mère,
Sainte et martyre,
Qui a enfanté
Sept fois, et élevé
Quatre enfants :
Georges,
Michel,
Anne
Et moi,
Et en a perdu trois.
La très petite Hélène,
Morte de froid à Paris,
Sous l’occupation allemande,
Tandis que son papa
Était prisonnier de guerre
En Allemagne.
Je n'ai aucune haine
Contre le peuple allemand
Et je l'aime.
Puis ma mère a perdu
André Max Nicolas Jean,
Mort à l'âge de six mois
Le jour de la Saint Sylvestre 1944
Des suites
D'une vaccination antidiphtérique.
Et enfin
Elle a perdu un enfant
Qu'elle attendait,
Qui n'avait pas encore de nom,
En 1950,
Suite à un interrogatoire très violent,
Juste avant ma conception.
Ma mère,
Sainte et martyre,
Qui a connu un abîme de souffrances
Et a toujours cherché
A faire le bien autour d'elle
Et le bien de ses enfants.
Ma mère,
Sainte et martyre, sculpteur et artiste.
En 1919 ;
Encore fillette,
Violée à l'âge de onze ou douze ans,
Dans une rue de Riga, en Lettonie,
Durant la guerre civile,
Par un garçon égaré
Âgé de quinze ans,
Armé d'un couteau,
Qui n'aimait pas
Les petites filles riches ;
Ma mère, ma maman chérie, repose en paix.
Que l'armée des anges
T'accueille en son Paradis,
A toi ce poème, pour t'écrire je t'aime.
Basile, Paris 28 octobre 2021
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