jeudi 8 octobre 2020

1406 Le monument égaré

Dans le vaste cimetière du Montparnasse,

Par un bel après-midi ensoleillé,

J'ai cherché

Parmi trente-huit mil tombes,

Des allées ombragées

Et un vieux moulin,

La tombe commune de Baudelaire,

Sa mère et son beau-père.

Et ne l'ai pas trouvé.

Alors, adieu Baudelaire,

Sa mère et son beau-père !

Et puis en fait,

Du poète,

Que recèle ce pauvre monument ?

D'ordinaires ossements,

Avec des boutons de vêtements.

Ce n'est pas très intéressant,

Ni bien ragoutant.

Baudelaire est infiniment mieux

Dans nos cœurs toujours vivant.

J'écrivais ces mots,

Encore au cimetière,

Assis sur un banc,

Quand un gardien élégant

Me renseigna obligeamment.

Interpellé au sujet du monument égaré,

Il me révéla l'emplacement proche

De la tombe recherchée.

Modeste est de la poésie ce temple,

Mais, comme sur une immense toile

Le ciel infini qui le contemple

Brûle de la clarté de milliards d'étoiles,

Qui scintillent, se reflètent,

Et pétillent,

Dans les yeux mystiques des chats esthètes,

Clairs fanaux, vivantes opales,

Des célestes, puissants et doux amis des poètes.


Basile philosophe naïf

Paris, le 7 octobre 2020

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