Il est courant d'entendre
vanter la recherche de la spontanéïté dans les rapports humains,
notamment entre hommes et femmes. Mais la spontanéïté est-elle
possible au sein des relations entre hommes et femmes par exemple ?
Même si on la souhaite, il existe comme des murs qui enferment
chaque sexe à l'écart de l'autre. On peut citer, par exemple :
le mur des liens matériels, le mur de la classe d'âge, ou bien
encore le mur du sevrage adamique, le mur du sevrage tactile, le mur
de l'érection, le mur des mini-fous, le mur des faux gentils. Il en
existe encore d'autres. Pour ce qui est de ceux cités ici, on peut
les détailler.
Le mur des liens
matériels est très répandu. Prenons un exemple que j'ai rencontré
plusieurs fois. Une jeune femme souhaite pratiquer un métier
artistique, qui est la plupart du temps aléatoire et peu rémunérée.
Elle souhaite aussi vivre dans le confort d'un bel appartemenr dans
une très grande ville, ce qui nécessite de disposer de très bons
revenus. Elle va se mettre en ménage avec un compagnon ayant de très
bons revenus. Bien sûr, ce choix peut être exclusivement
sentimental. Il peut aussi être intéressé. Il sera très mal vu
d'avancer cette explication. Celle-ci évoque une relation de type
prostitutionnel. Qui n'est pas une relation bien considérée ni une relation
libre.
Le mur de la classe d'âge
exige que deux conjoints soient d'âge proche. Il est implicitement
entendu qu'un écart d'âge important, surtout si un des conjoints
est jeune, est un scandale absolu. On vantera l'amour, mais pas comme
ça.
Le mur du sevrage
adamique et celui du sevrage tactile sont des murs très subtils. Le
premier consiste à déclarer l'état de nudité publique, la tenue
adamique, comme étant obscène et sexuelle dès un âge où le sexe
n'est pas présent. Plus tard on arrêtera avec l'enfant le contact
physique et les câlins, qui ne reparaitront que bien après dans sa
vie en annexe de l'acte sexuel. Ce sera à ce moment-là déjà un
jeune adulte. On parlera alors de « préliminaires » ou
« post-ludes ».
Le mur de l'érection
consiste à croire que celle-ci témoigne du désir, du besoin, de
l'urgence de l'acte sexuel, alors que ce n'est la plupart du temps
pas le cas. Mais allez le dire à des hommes obtus aux crânes
bourrés de préjugés machistes ! Vous passerez pour quelqu'un
de dérangé. Au pays des fous, les très rares gens raisonnables
passent pour des malades.
Le mur des mini-fous est
un curieux mur. Il existe des pathologies mentales graves et
cataloguées. Il existe des pathologies légères ou très légères
qui perturbent les relations humaines. On leur cherchera des
explications rationnelles. Il n' y en a pas.
Le mur des faux gentils
est un très important mur. La plupart des hommes sont dérangés
sexuellement et obsédés par la recherche de l'acte sexuel. Ce
dérangement est le fruit de leur éducation. Les mères sont le plus
souvent celles qui forment les petits machos. Devenus grands, ils
chercheront obsessionellement l'acte sexuel, qui ne sera la plupart
du temps qu'une masturbation dans un orifice natuel. Comme les filles
plus authentiques en moyenne que les hommes ne voudront pas de ce
genre de prestations, les hommes ruseront. Sachant que les femmes
aiment les câlins, ils feront semblant de les rechercher. Ils
tâcheront de dissimuler leurs obsessions sexuelles avec une
pseudo-gentillesse. Ce seront des faux gentils. Il en existe de très
nombreux millions. Ce qui fait que si un homme sincère et vraiment
gentil cherchera à les approcher, les femmes s'en méfieront. Le mur
des faux gentils est omniprésent dans les relations hommes femmes.
C'est le mur anti-poétique par excellence. Il empêche, perturbe,
contrarie la tendresse sous toutes ses formes. Il est extrêmement
difficile à contourner. Et provoque le plus souvent la défiance et
la fuite. Il existe aussi, bien sûr, des fausses gentilles, mais il
y en a peut être moins que des faux gentils.
Basile philosophe naïf,
Paris le 15 février 2019
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