dimanche 27 août 2017

850 « De toutes façons elles ne veulent jamais ! »

« De toutes façons elles ne veulent jamais ! » Ce fut le cri du cœur d'un dragueur professionnel aux multiples « conquêtes » auquel il y a des années je posais la question : « mais quand les femmes ont-elles envie de faire l'amour ? » Ce dragueur ignorait le phénomène de la parasexualité. Par pur et simple égoïsme il ne voulait pas voir que les femmes qui aiment les bisous n'ont pas nécessairement envie de baiser et rebaiser pour la satisfaction de leur « seigneur et maître ».

La parasexualité fait penser à la sexualité, c'est-à-dire à l'acte sexuel, mais en est détaché. J'en ai eu divers exemples. Ainsi cette étudiante des Beaux-Arts qui, quand je la rencontrais, m'embrassait à pleine bouche. Sans jamais pour autant avoir cherché autre chose. Pour nombre d'hommes ce genre de câlin s'assimile à un appel au coït. Résultat, les filles qui aiment les bisous sur la bouche vont le plus souvent s'abstenir.

Il en sera ainsi de milliards de câlins sacrifiés sur l'autel du renoncement pour éviter de se faire encombrer par les exigences sexuelles systématiques et malvenues des dragueurs en tous genres.

Comment une femme pourrait-elle envisager de dormir avec un homme sans risquer pour autant de « passer à la casserole » ? Résultat, elle dormira souvent plus volontiers avec son chien ou son chat qu'avec un homme.

Une dame divorcée et septuagénaire me disait récemment que le seul moment de sa vie où elle a réussi à dormir paisiblement c'est quand elle avait son mari auprès d'elle.

Allez expliquer à quelqu'un que vous souhaitez juste dormir avec lui ou elle ? C'est impossible. Et le dragueur professionnel cité au début de ce texte l'admettait ainsi : « dormir seulement avec une femme sans rien faire ? Certes, la première nuit d'accord, mais pas après. »

Au nom d'une « sexualité » sommaire, systématique et envahissante on nie et interdit la parasexualité.

Et quand une femme cherche une relation parasexuelle avec un homme, elle doit se débattre en permanence pour éviter de se plier à ses exigences sexuelles. C'est si difficile que finalement elle est en permanence sur la défensive. Bien des femmes ne témoignent jamais de leur tendresse naturelle, sauf avec des animaux ou des petits enfants. Les hommes sont disqualifiés par leur comportement.

Les grands perdants sont l'amour, la paix et l'harmonie. Mais qui s'en soucie vraiment ? Pour les femmes parvenir à autre chose que ce qu'elles vivent paraît impossible. Pour les hommes il n'existe pas autre chose.

Quand fort heureusement des situations meilleures que celles habituelles surviennent, elles ne risquent pas d'être trop connues. Je disais un jour à un ami que j'avais dormi sept nuits d'affilée dans le lit d'une amie jeune et jolie sans que nous ayons comme on dit « fait l'amour ». Il n'en croyait pas ses oreilles. D'autres fois j'ai rencontré des réactions similaires. Quand j'ai hébergé une jolie fille deux nuits de suite sans qu'il se passe rien, comme on dit, plusieurs amis ont émis des doutes quand je leur en ai parlé. Encore dernièrement une amie à qui j'évoquais le fait d'héberger quinze jours une jolie fille a « plaisanté » sur le fait qu'il ne fallait pas que je la mette enceinte. Cette plaisanterie exprimant en fait sa tendance à ne pas admettre qu'on puisse côtoyer ainsi une jolie fille sans faire des cabrioles sexuelles. Comme est fâcheux le sort subi par l'amour ou – et – la parasexualité ! La tendresse a hélas encore bien des jours difficiles devant elle.

Basile, philosophe naïf, Paris le 27 août 2017

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