mercredi 23 août 2017

845 L'art de déstabiliser « la pensée unique »

Je connais une jolie fille. Et remarque que d'autres hommes que moi, qui ne connaissent que son aspect morphologique la résument à celui-ci. Ce n'est pas pour eux un être humain, mais un outil potentiel pour se masturber dedans. C'est odieux et ridicule. D'autant plus que ces hommes ne sont pas les plus arriérés qui soient. Réagir comme eux c'est se soumettre à la pensée unique, qui fait des hommes des êtres hyper-sexualisés. Soi-disant, si un homme rencontre une jolie fille qu'il ne connaît pas, il doit forcément chercher à se masturber dedans. Ce qu'abusivement on baptise « faire l'amour » et qui n'est le plus souvent en fait au mieux qu'une double masturbation combinée.

La pensée unique dit que l'homme étant hyper-sexualisé doit agir ainsi. S'il ne le fait pas, c'est pour diverses raisons. Hyper-sexualisé il ne trouve pas la fille à son goût. Ou il lui est interdit de l'utiliser ainsi à cause d’interdits juridiques, moraux ou – et – religieux. Ou il ment, feint de ne pas être intéressé. C'est une ruse utilisée pour arriver à ses fins. Ou il souffre de problèmes psychologiques qui le font reculer et renoncer à ce dont il a envie. Ou il est intéressé par un autre genre de partenaires. Il est par exemple attiré par les garçons. Ou il a d'autres pratiques sexuelles, par exemple : c'est un libertin qui pratique des orgies et n'est pas intéressé par « une simple aventure ».

Dans tous les cas, il reste toujours défini par la pensée unique comme « hyper-sexualisé ». Là, on peut, et à mon avis on doit, déstabiliser ladite pensée unique. Au lieu d'entrer dans un vaste débat sur les pratiques sexuelles bienvenues ou pas, il faut tout simplement affirmer la simple vérité : l'homme n'est pas naturellement hyper-sexualisé. C'est le résultat d'un conditionnement qu'exprime la pensée unique. Et suite à mon évolution et ma prise de conscience critique je n'y suis plus ici subordonné. Le résultat d'une telle évolution est très intéressant.

Elle permet d'ouvrir un champ de recherches et réflexions pour une véritable relation équilibrée entre l'homme et la femme et entre les hommes et entre les femmes. Il tourne le dos à quantité de chemins d’égarements et de recherches de problèmes divers et variés. Recherches qui m'ont fait dire : « de nombreux humains font de grands efforts pour s'attirer des ennuis... et leurs efforts sont récompensés ! » La femme cesse d'être de facto un gibier et l'homme cesse d'être un chasseur.

Ce qui peut mettre mal à l'aise y compris les victimes désignées de cette chasse. Car elles se retrouvent soudain dans des conditions où leur rôle habituel de fuir ou se défendre perd son sens. C'est le vide, l'inconnu. Et le vide et l'inconnu font souvent plus peur que l'inconfort habituel.

Quand j'ai fini par me dire que tout le problème venait de la prétention à l’hyper-sexualisation inévitable et naturel de l'homme, j'ai pensé aussi : « si j'exprime cette manière de voir on ne va pas me croire. C'est impossible ! »

Les hommes effectivement ne me croient pas, car ça les remettrait en question. Ils sont habitués à leur petit confort patriarcal. Fiers, ils se disent chacun de leur côté : « moi, je suis un grand chasseur de femmes ! », même si la plupart du temps ils reviennent de leur chasse bredouilles. Se dire qu'il faut renoncer à ce comportement stupide et établir des relations simples, équilibrées et responsables avec les femmes leur déplaît absolument. Car ils ne sont plus alors « les seigneurs et maîtres ». Les femmes elles, pour le peu que j'ai pu voir, sont beaucoup plus à l'aise avec le renoncement à la prétention à l'hyper-sexualité masculine inévitable et naturelle. Cependant, le caractère inhabituel de la situation que ce renoncement entraîne ne les met pas forcément à l'aise. Une amie insiste pour me dire que non, ce n'est pas possible ! Selon elle je serais comme tous les hommes, mais mes problèmes m'auraient amené à inventer des théories pour justifier ma fuite et mon renoncement. Mon attitude en soi la dérange alors qu'elle n'a aucun désir d'avoir une aventure avec moi.

Basile, philosophe naïf, Paris le 23 août 2017

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