mercredi 7 septembre 2016

645 Échelle de la jouissance sexuelle masculine et néo-puritanisme orgasmique

Un des plus grands mensonges rencontrés dans les discours traitant de la sexualité masculine c'est qu'il existerait là une chose baptisée « orgasme ». Un plaisir optimum et automatique qui accompagnerait l'éjaculation. En fait, la sensation qui accompagne l'éjaculation est d'intensité variable et peut être agréable ou désagréable. Qui dit intensité variable dit possibilité d'en esquisser une échelle. Je l'appellerais « Échelle de Basile de la jouissance sexuelle masculine » :

– 16 Perte de conscience momentanée

– 15 à – 10 Douleur intense

– 10 à – 5 Douleur forte

– 5 à – de 0 Douleur légère

0 Sentiment nul.

+ de 0 à 5 Plaisir égal en intensité et ressemblant à celui d'un petit pipi.

5 à 10 Plaisir irradiant au bas du « corps ».

10 à 15 Plaisir irradiant à tout le corps et culminant à la sensation de « sortir de son corps ».

16 Perte de connaissance momentanée.

J'ai par expérience connu les échelons moins 5 à plus 15. Un ami m'a dit avoir connu plus 16. Les échelons en dessous de moins 5 sont conjecturales. En résumé : de moins 5 à plus 16 il s'agit avec certitude de la réalité. Si cette échelle est un jour connue, on imagine la blague de BD où on crie « 16 ! » pour marquer la « réussite » de l'acte sexuel.

Il existe aujourd'hui un néo-puritanisme orgasmique qui prétend à l'obligation de devoir connaître la jouissance sexuelle régulière. Sinon, on doit « consulter » un spécialiste du sexe. C'est ainsi que j'ai lu sur un site Internet que si « un couple » ne baise pas durant six mois il doit s'inquiéter et consulter. Pourquoi six mois et pas quatre ou sept ? Mystère. Pourtant on peut très bien ne pas baiser durant des années et s'en porter très bien. Ne pas se masturber ni regarder de la pornographie durant des mois et s'en porter bien aussi. J'en parle d'expérience, je n'ai pas pratiqué l'acte sexuel depuis bien quatre années, ne me masturbe plus ni ne regarde la pornographie depuis déjà plus d'un trimestre et me porte très bien. Bien sûr, si influencé par le néo-puritanisme orgasmique je me morfondrais et me répéterais inlassablement qu'il me manque quelque chose d'essentiel, je serais certainement angoissé et malheureux.

La masturbation masculine adulte ne compense pas le plus souvent le manque sexuel. C'est une toxicomanie endorphinique qui détraque l'appétit sexuelle. Elle fait que le masturbateur a envie de baiser tout le temps et emmerde les femmes, qui, elles, ne fonctionnent pas d'une façon complémentaire. De plus les hommes adultes se masturbent souvent pour de multiples raisons qui ne relèvent pas d'un besoin sexuel. Pour tromper l'ennui, se détendre quand ils sont énervés ou fatigués, quand ils se sentent seul d'une manière général, etc. Je réalise ce phénomène d'autant mieux qu'ayant arrêté l'activité masturbationnelle je vois quand l'envie de la reprendre se manifeste. J'apprécie le calme et l'authenticité des sentiments que l'arrêt de cette toxicomanie m'apporte.

Basile, philosophe naïf, 5 et 7 septembre 2016

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