mardi 6 septembre 2016

643 Quelques remarques sur la sexualité et l'inceste

Pour une femme, sa sexualité, directement ou indirectement, est toujours liée à la grossesse, l'accouchement, l'allaitement et la maternité en général. À sa sexualité est associé un organe, le clitoris, dont la fonction apparaît complètement détachée de la reproduction et n'avoir pas d'autre usage que jouissif. Pour toutes ces raisons, il est impossible pour un homme d'avoir une claire conscience de la sexualité féminine. Car il ne peut pas, par définition, se retrouver enceint, accoucher, allaiter et être mère. Il ne possède pas de clitoris, ni de vagin. Il ne vit pas les problèmes féminins, qu'ils relèvent de la peur du viol, des conséquences de l'avortement ou des infections vaginales telle que l'endométriose, etc. Les propos d'hommes prétendant définir et expliquer précisément la sexualité de la femme et ce qu'elle ressent relèvent de l'escroquerie intellectuelle.

Les pratiques sexuelles varient selon les sexes, les régions et les époques. C'est pourquoi, par exemple, Parisien né à Paris et vivant à Paris, je peux parler de ce que je ressens en ma qualité d'homme de 2016 vivant à Paris. Je ne saurais dépeindre précisément par moi-même ce que vit une femme. Quand je le fais, c'est à partir des propos que j'ai entendu émanant de femmes vivant à une époque et dans une région précise. Je mets en rapport leurs propos avec ce que je sais des hommes. Ce qui m'amène à déterminer en particulier que le grand problème posé aux femmes par les hommes est qu'ils veulent baiser en permanence. Et pourquoi ? Parce que la pratique quotidienne de la masturbation détraque l'appétit sexuel masculin.

Un médecin viennois né en 1856 a laissé d'intéressants écrits rapportant ce que des hommes tels que lui pouvaient ressentir sexuellement. Curieusement, il en est venu à prétendre parler à leur place, expliquer quels étaient leurs besoins et leurs motivations. Il a étendu sa prétention explicative aux femmes, ce qui est parfaitement risible. Ce médecin du nom de Freud étant très fier de son zizi en a conclu que les fillettes souffraient de ne pas en avoir un. Il a également expliqué que les garçons croient que les mamans chient leurs bébés, ce qui est manifestement une croyance de son temps et son milieu.

Freud ne supportait pas d'être castré du clitoris. Jaloux des femmes qui en possède un, il a voulu rabaisser ce bel organe féminin au rang d'auxiliaire du vagin roi recevant le pénis empereur.

Bizarrement, les conclusions prétendument universelles aux deux sexes de Freud ont été présentées comme concernant tous les humains de tous les pays et toutes les époques. Encore aujourd'hui, les fables freudiennes sont présentées par un certain nombre de personnes comme la vérité révélée sur la sexualité humaine. Freud a fait de l'interdit de l'inceste un fondement de sa théorie. Pour se rassurer, quantité de commentateurs se complaisent à insister sur le fait que toutes les cultures, toutes les civilisations ont prohibé l'inceste. C'est peut-être vrai, mais l'être humain est et reste à la base un animal qui ignore l'interdit de l'inceste. La plupart des humains sans doute respectent cet interdit. Mais pas tous, et l'inceste fait aussi partie des fantasmes sexuels. Quand inceste il y a, ce qui ne semble pas si rarissime que ça, peuvent se former des couples clandestins ou tolérés. Il est interdit d'en parler ouvertement. Jusque dans les années 1980 en France et à Paris on lisait que l'inceste interdit par toutes les cultures n'existait pas. Depuis, on a cherché à continuer à interdire le débat en donnant au mot inceste un sens très restrictif : celui de viol commis par un ascendant. Le sens plus général du mot disparaissant au profit de ce sens très restrictif. Mais, pour en revenir à Freud, selon lui la construction de la personnalité reposerait sur le dépassement de l'attirance sexuelle pour le parent du sexe opposé. Le problème posé ici est double : d'une part, qu'est-ce que ça signifie « la construction de la personnalité » ? D'autre part, j'ai eu l'occasion de fréquenter des personnes ayant vécu durant des années une relation dite incestueuse et qui avait bel et bien une personnalité. Elle était même riche et pas moins que celles de personnes n'ayant pas connu l'inceste.

Basile, philosophe naïf, Paris les 5 et 6 septembre 2016

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