lundi 27 juin 2016

575 Semblant de référendum à propos de Notre-Dame-des-Landes

En apparence, suite à l'opposition locale à la création de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes et en réponse à cette opposition un référendum a été convoqué. A y regarder de plus près, il s'agit de tout autre chose. Tout d'abord c'est juste un vote consultatif rigoureusement dépourvu de toute valeur exécutoire et juridique...

Ensuite, voyons les adversaires en présence : les irréductibles zadistes attachés à la défense du territoire dévolu à l'aéroport projeté et occupant celui-ci, y vivant, cultivant et protestant. Face à eux l'entreprise Vinci, des politiques avec le premier ministre en personne qui a déclaré se charger du dossier.

Quelles déclarations préliminaires à la consultation ont fait les parties en présence ?

Sur le site Internet des zadistes un texte adopté par eux et leurs soutiens dès le 2 avril 2016 indique que quel que soit le résultat de la consultation ils ne changeront pas leurs positions : http://zad.nadir.org/spip.php?article3747

Cinq jours avant la consultation, Manuel Valls déclare que quel que soit le résultat obtenu, les zadistes occupants le terrain devront s'en aller.

En résumé, de part et d'autre le message délivré est clair : « peu importe le résultat, si c'est oui ou si c'est non, on campe sur nos positions ! »

Dans ces conditions, à quoi sert la consultation ? C'est juste une opération de communication des partisans de la réalisation de l'aéroport qui, ô gloire ! Ô déesse de la Démocratie ! Ont fait voter dans un vote sans valeur juridique... les habitants du département de Loire-Inférieure... appelé depuis le 9 mars 1957 Loire-Atlantique...

Le seul vote effectif restant l'envoi de la force publique avec les risques possibles entrainés, étant donné le précédant sanglant du barrage de Sivens.

Pour ma part, je suis pour l'abandon du projet de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Mais pourquoi tant d'acharnement pour vouloir couler encore un tas de béton sur des zones verdoyantes et humides ? J'ai une anecdote pour l'expliquer.

C'était en 1986. Je découvrais le toucher à travers un stage d'un weekend de massages. Le soir du samedi, alors que tous les stagiaires campaient sur place, l'un d'entre nous pour des raisons personnelles s'en allait dormir chez lui. Vint le moment où il nous quittait. Il s'est alors passé un de ces micro-événements de grande signification qui m'a frappé. Il apparut évident à tous qu'il serait parfaitement incongru de se quitter en se serrant la main. Il était d'évidence qu'on ne pouvait se séparer, alors qu'on ne se connaissait qu'à peine, qu'en se faisant au minimum la bise. La journée de massages échangés avait modifié notre comportement relationnel, le rendant nettement plus doux, tactile et chaleureux. Quelle est la vie de ceux qui gèrent le projet de l'aéroport dans le sens de l'affrontement ? Ne sont-ils pas largement déficitaires en câlins ? L'absence de ceux-ci ne serait-il pas l'explication de l'agressivité qu'ils développent contre leurs adversaires ? Quand on voit de plus qu'en cas d'affrontements ce sont majoritairement des hommes et non des femmes qui veulent en découdre, n'est-ce pas là l'expression que ces affrontements ont pour source des problèmes d'instinct contrarié ? Il s'agirait plus ici du droit à la caresse que du droit ou pas de faire un aéroport.

Basile, philosophe naïf, Paris le 27 juin 2016

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