mercredi 24 décembre 2014

321 La peur en héritage (suite)

La peur en héritage expliquent certains comportements humains tout à fait absurdes. Ainsi, pratiquer la chrématistique. Démarche consistant à développer des efforts extraordinaires pour accumuler le plus d'argent possible. Pourtant, le richissime américain Henri Ford a dit : « si riche que je sois, je ne pourrais jamais manger plus de trois repas par jour ». Et la sagesse populaire ajoute : « on n'a jamais vu un coffre-fort suivre un enterrement ».

Et des personnes actives, intelligentes, énergiques, aimant la vie, plutôt qu'en profiter alors qu'elles sont déjà riches, se démènent pour additionner des milliards qui ne leur seront d'aucun usage. Elle le font pour calmer leur peur en héritage dont elles n'ont pas une conscience claire. Plus elles ont d'argent, plus elles ont l'impression de satisfaire quelque chose, qui est en fait répondre à une peur qui colle à eux. Dont ils ne se rendent pas clairement compte. Et dont ils ne se débarrassent pas.

Qu'on pense aux peurs en héritage que peuvent avoir des nouveaux riches chinois ! Un pays où la violence, l'arbitraire, la faim, les catastrophes diverses ont fait des ravages depuis des millénaires !

Une autre réponse à la peur en héritage est la recherche du « pouvoir ». Plus on devient puissant, plus on calme sa peur, qui reste toujours présente et rongeante.

Devenir le « chef », la « vedette », « être reconnu », est une obsession pour quantité de gens. Qui pourrissent leur vie et la vie des autres avec leur ambition. Une sagesse antique arabe dit : « le coq le plus misérable chante victoire une fois qu'il a fini d'escalader son tas de fumier ». La même pathologie de la peur en héritage se retrouve chez des très petits et très grands « chefs ».

Un domaine où la peur en héritage fait des ravages extraordinaires est celui dit « de l'amour ». Pour se rassurer, on veut posséder une maman ou un papa bis. Et on développe une jalousie dévorante dans nos « amours », qui témoigne en fait de la panique causée par la peur.

Curieusement, certains humains apeurés doublent leur jalousie ou la combinent avec la prétention culturelle à « posséder » l'autre en s'accouplant avec. En fait, on ne « possède » rien du tout. Au pire, on croit « posséder ». Et quand il y a « séparation », qu'on arrête de mettre le petit oiseau dans le nid, c'est le désespoir. On se retrouve seul face à sa peur.

La peur explique la violence morale et parfois aussi physique qu'on rencontre fréquemment dans ce domaine qu'on a baptisé « l'amour ». Narguer sa peur pour la nier peut aussi prendre l'allure de défis : se mettre en danger. S'adonner au jeu et perdre son argent, etc.

Quand vous élaborez une nouvelle théorie, quand bien même elle représente un progrès de la connaissance, elle sera le plus souvent niée, négligée, méprisée, rejetée. Car elle entre en résonance, en sympathie avec la peur omniprésente. Je suis l'initiateur de la renaissance du Carnaval de Paris et son organisateur. Mais le fait sans titre et diplôme correspondants : ils n'existent pas. C'est pourquoi je ne m'étonne pas si je rencontre des universitaires, que pour parler du Carnaval, ils préfèrent de rassurants diplômés comme eux. Des commentateurs qui ne les troubleront pas. Qui ne recréent pas de Carnaval, mais noircissent des pages comme eux. Et sont payés pour. Et dans les sciences, c'est pareil. Si vous avez le malheur d'avancer une théorie juste et d'avant-garde on commencera par vous traiter de tous les noms. Les savants persécutés ne manquent pas dans l'Histoire.

La peur héritée, il faut l'identifier, l'analyser, la dominer, lui régler son compte, si on veut vivre vraiment et pas seulement esquisser notre vie, comme le font des milliards de gens.

Basile, philosophe naïf, Paris le 24 décembre 2014

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