A Paris,
Gare Saint-Lazare
J'arrivais en retard.
Mon train était parti,
Je devais attendre le suivant,
Une demi-heure.
Soucieux de savoir
D'où il partirait
J'approchais deux employés
Qui, ô bonheur !
Sur leurs uniformes
Affichaient l'inscription
« Informations aux voyageurs ».
J'abordais l'un d'eux.
Son uniforme asexué,
Le large masque
Qui couvrait son visage
Faisaient, chose étrange
Rendre inconnu son âge
Et son sexe.
A sa voix je compris
Qu'il s'agissait
D'une jeune fille.
Elle me regarda
Droit dans les yeux.
Je réalisais alors
Qu'elle avait
Les plus beaux yeux du monde.
Éclair dans la nuit profonde,
Vibration des sources magiques
Découvrant l'aurore d'un jour nouveau,
Chant des oiseaux saluant le soleil
Reflété dans la rosée du matin,
Souffle divin, lueur magique,
Clin d'œil du Paradis sur Terre,
Montrant la vérité infinie de l'univers,
Nous réconciliant en un instant
Avec nos vies uniques,
Inestimables et merveilleuses.
Jeune fille inconnue
Messagère de symphonie
De la beauté infinie du monde,
Tu m'as offert le rayon incendiaire
De ton âme de diamant et de neige,
Tu m'as confié un instant,
Un million d'années,
Le rayon anéantissant
Du feu prométhéen
De l'orage de tes pensées,
De la tendresse apocalyptique
De tes rêves les plus secrets,
De l'aura de tes songes fantastiques
Te découvrant en guerrière
Amazone des solitudes,
En nymphe inconnue gardienne
De la forêt égyptienne,
Séduisante et nue,
Au milieu d'un peuple d'hydres*,
Et de géants monstrueux.
En fée des marécages irlandais
Hanté par une grouillance de gnomes
Et de créatures inquiétantes
Mais bienveillantes.
Ta pensée nue et tes yeux
Belle inconnue
Était un monde dé feux volcaniques
Et de tempêtes océaniques,
Mon âme de poète a bondit
Sous la flamme de ton regard,
Et t'a écrit ce poème
Dédié à tous les employés
De la gare Saint-Lazare.
Ô toi, gare Saint-Lazare,
Tu resteras pour moi
Pour toujours et à jamais
La gare du plus beau regard
Où j'ai senti un instant
Le chant des comètes,
Le souffle des étoiles,
La perfection de Dieu
Et du concert des anges
Mêle au chœur des bienheureux !
Alleluia !
Gare Saint-Lazare
Tu es et resteras toujours
A jamais dans mon cœur !
Jeune fille inconnue
Merci de m'avoir transfiguré
Avec ton regard endiamanté !
Basile philosophe naïf
Paris, le 1er mars 2021
*hydre : sorte de dragon
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