lundi 22 octobre 2018

1062 Le nouvel esclavage féminin

Tout dernièrement j'entendais deux dames parisiennes retraitées qui bavardaient. L'une a dit à un moment donné à l'autre : « ce qui a changé la vie, c'est la contraception. Les femmes n'ont plus eu peur de tomber enceintes. » C'est vrai qu'avant la légalisation de la pilule et sa très large diffusion en France et notamment à Paris, les femmes vivaient dans la crainte des grossesses indésirées. Qui pouvaient être suivies par des avortements bricolés et dangereux et aussi la rencontre de « faiseuses d'anges » qui organisaient de tels avortements.

Mais pour autant les femmes ont-elles trouvé la liberté ? Ce n'est pas sûr. J'écoutais hier une très belle jeune femme parisienne très sympathique qui se plaignait de la difficulté de trouver un amoureux satisfaisant. J'avance qu'il existe une raison post-soixante-huitarde qui fait partie de l'explication de cette difficulté.

Quand les femmes ont découvert la vie débarrassée de la peur de tomber enceinte à un moment qu'elles n'avaient pas choisi, leur sexualité a changé. Le malheur est qu'au lieu de chercher une authenticité féminine, qui reste à découvrir, elles ont pris pour modèle les hommes et leur sexualité consumériste et machiste.

De même qu'elles ont pris pour modèle « tabagique » les hommes et les rattrapent à présent en pourcentage de cancers causés par le tabac, les femmes ont voulu baiser pareillement que les hommes. Et pas comme des femmes, ce qui aurait nécessité une recherche qu'elles n'ont pas faites.

Comme un très grand nombre d'hommes sont des consuméristes sans principes dans le domaine du sexe, elles ont pris pour modèle cette conduite-là. Et depuis à présent une cinquantaine d'années, les femmes parisiennes recherchent la quadrature du cercle, baptisée « sexualité épanouie ». Comme s'il existait un domaine particulier et détaché du reste, « la sexualité », qu'on pourrait optimiser en suivant les bonnes recettes. Bonnes recettes vendues par des « spécialistes » auto-proclamés qui vendent leurs « solutions » bidons contre du bon et bel argent bien réel.

N'importe qui en France peut légalement se proclamer « sexologue ». Aucun texte de loi ne cadre cette « profession »... Et par ici la monnaie !

Fini le temps des « faiseuses d'anges », place aux charlatans de la sexualité qui vous diront comment parvenir au bonheur parfait « en dessous de la ceinture » !

Pour ma part, je n'ai pas trouvé le bonheur ou sa recette, si elle existe. Mais j'ai réussi à débarrasser ma vie des commandements de la sexualité machiste. Je ne cours plus après un soi-disant bonheur résultant du harcèlement sexuel des femmes. Ma vie est bien plus agréable et tranquille ainsi.

Cependant je vois autour de moi courir des hommes ou des femmes derrière les fantasmes de « la sexualité officielle ». Il faut ceci et cela pour être « normal », « épanoui », « heureux », etc. Je laisse ce délire à ceux et celles qui souhaitent absolument s'empoisonner ainsi l'existence. Et vivre dans l'insatisfaction permanente et la recherche perpétuelle de la rencontre d'une créature de rêve qui n'existe pas.

Car les créatures de rêve n'existent pas. Seuls existent des hommes et des femmes. Et ce dernier demi-siècle a montré que la femme est absolument l'égal de l'homme. Y compris dans les errements dans le domaine dit « sexuel ». C'est bien triste, mais le progrès dans le domaine relationnel met du temps à venir. L'arrivée de la pilule n'a pas suffit, très loin de là.

Basile philosophe naïf, Paris les 22 et 25 octobre 2018

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