samedi 22 octobre 2016

674 La caressographie, science des caresses

La quasi totalité des hommes et des femmes adultes est aujourd'hui très largement nul en caresses. Les raisons sont multiples :

La première est que vers l'âge de 3, 4, 5 ans intervient le sevrage tactile des enfants. Ils cessent pratiquement d'être caressés. Arrivés à l'âge adulte ils seront des analphabètes tactiles.

La seconde est que vers l'âge de 12, 13, 14 ans les garçons découvrent la masturbation masculine adulte. Ils s'extasient sur leur éjaculation et se mettent à la rechercher régulièrement comme un shoot de drogue. Ils vont toxicomaniser leurs endorphines éjaculatoires et vivront désormais obsédés par leur éjaculation au mépris de l'amour.

La troisième raison est qu'au fond d'eux-mêmes garçons et filles, hommes et femmes, même privés de l'amour et ignorant de quoi il est fait en ressentiront le besoin insatisfait.

L'homme va chercher dans le coït sa jouissance à lui. Résultat, il décevra la femme, réduite à être un substitut de la main branleuse de l'homme sur lui-même. L'homme va réduire la femme à un objet destiné à le satisfaire lui. Il ne fera pas l'amour mais se branlera avec une femme. Cette dernière ne pourra à terme que souhaiter se soustraire à cette situation décevante et moralement désastreuse.

Comme l'homme est obsédé par sa dose de drogue et de facto méprise la femme, il va se retrouver coupé d'elle. De plus, la pratique régulière de la masturbation aura des conséquences catastrophiques sur sa physiologie et pas seulement sur sa psychologie. Un homme qui se masturbe régulièrement trois fois par jour, par exemple le matin, puis après le déjeuner et le soir avant de s'endormir, se branlera ainsi plus de 30 000 fois en 30 ans ! Le résultat est qu'il s'accoutumera à la branlette, perdant de sa sensibilité il deviendra progressivement plus ou moins frigide, y compris en parvenant à éjaculer. Habitué à décharger sans pénétrer un vagin il verra son pénis s'accorder à la situation et cessera de bander, puisque la bandaison sera inutile pour éjaculer. Ce qui fait qu'à force de se branler régulièrement quantité d'hommes deviendront finalement frigides et impuissants.

Les propos vantant la branlette émanant de spécialistes plus ou moins auto-proclamés seront l'expression d'hommes juges et parties. Car il s'agira de personnes pratiquant la masturbation et proclamant celle-ci positive et inoffensive.

A terme souvent frigide et impuissant, l'homme qui se masturbe sera très fréquemment harceleur sexuel des femmes qu'il voudra voir satisfaire sa toxicomanie. Il pourra aussi devenir violeur et prostitueur pour la même raison.

La quasi totalité des hommes et des femmes sont nuls en caresses pour des raisons différentes et symétriques : l'homme parce qu'il recherche obsessionnellement l'éjaculation. La femme parce qu'elle craint de subir cette recherche égoïste et égocentrique de l'homme qui ne pense qu'à sa prise de drogue et pas à une relation épanouie. Relation épanouie qui n'implique pas la recherche systématique et permanente du coït.

On peut étudier les caresses et leur amélioration à condition de sortir de ce cadre appauvrissant et caricatural ou l'homme passe son temps à ne penser qu'à lui, quoiqu'il puisse prétendre dans ses discours. La situation de l'amour entre l'homme et la femme n'est pas désespérée, mais mérite et nécessite une très sérieuse réforme pour sortir de son triste et fréquent état habituel. Avant d'être une pratique, la caressographie est d'abord une philosophie de l'amour en mouvement.

Basile, philosophe naïf, Paris le 22 octobre 2016

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