lundi 25 janvier 2016

509 Détruire la méchanceté qui s'est infiltrée en nous

La méchanceté humaine est une maladie de l'instinct qui s'attache à nous à travers les désordres de notre culture. Celle-ci prône souvent la haine ou des valeurs plus ou moins baroques, fausses et subtilement déguisées.

Ainsi, par exemple, dans notre culture il est interdit de voir l'autre, d'être vu par lui et de se voir. Il est défendu également de toucher l'autre, être touché par lui et se toucher soi-même. Bien sûr, ces interdits ne sont pas énoncés littéralement comme ça. On dira que « la pudeur » interdit d'être vu « nu », voir l'autre « nu » et se voir « nu ». Le toucher sera prohibé sans autres explications que le contact est synonyme d'avances « sexuelles ».

Le domaine proclamé de la « sexualité » sera régit par des normes et règles d'exception. La violence, le mensonge, l'hypocrisie, la jalousie, la manipulation, seront ici considérées comme de jolies choses allant de soi. Sous prétexte de la recherche du coït on verra quantité d'individus en temps normal habituellement plutôt aimables et courtois, se métamorphoser en brutes décomplexées.

Les comportements en question relèveront ici de la méchanceté. Comme quantité d'autres comportements dérangés. En témoignent par exemple que très rares sont les photographies prises d'humains nus où ceux-ci ont des poses naturelles et ne sont pas en train de se montrer ou se cacher. Parvenir à se sentir simplement « au naturel » quand on est nu, est un grand progrès. Qui est possible mais demande du temps et du travail sur soi pour y arriver.

Se rapprocher autant que possible de notre nature est un but grandiose à l'échelle de chacun de nous. Et échapper de la sorte à quantité de pensées et préoccupations fausses qui tendent à nous bousculer, déranger, envahir. Quand on parcourt les journaux dits « d'actualités », que de bruits parasites et de pensées dérangées y trouve-t-on ! La sérénité n'est pas le fort des médias, qui préfèrent donner la priorité au bruit médiatique et aux « nouvelles » qui ne nous concernent pas ou guère. Le sensationnel et le superficiel ont la vedette dans ces publications dites « d'information ». Elles ne nous aident guère à comprendre le monde.

Les médias sont infestés de nouvelles plus ou moins fausses qui ont pour objectif de donner la vedette à telle ou telle personne. Qui obéissent à une tendance générale de recherche de la notoriété. Ce qui témoigne d'un malaise. Pour exister, se sentir exister, elles ont besoin de se voir dans le regard de milliers d'autres. Alors qu'il suffit d'un seul regard positif sur soi, le sien, pour être bien.

Ce manque d'assurance est un écho de cette règle qui prohibe la vue de l'humain à l'humain. Comment, si on doit se cacher, pourrait-on parvenir à être sûr de soi ? On cache ce qui est honteux. Si on doit avoir honte de soi on ne peut pas être bien avec soi-même. La « pudeur », c'est la honte et la peur d'exister. Pour échapper à la prison de la « pudeur », il faut parvenir à un état neutre et non à « l'impudeur ». Cette démarche est subtile.

Face à la complexité du monde, un certain nombre de personnes recherchent furieusement « la vérité », sans savoir de quoi il s'agit. En fait, la vérité est qu'il n'y a rien à chercher. Il suffit d'être. Mais pour y arriver il faut se débarrasser de beaucoup de pensées parasites qui ne servent à rien. N'apportent rien, si ce n'est de la confusion. Le plus beau des discours c'est le silence et l'écoute.

Il faut parvenir au détachement de fausses valeurs, faux problèmes. Et trouver ainsi le chemin qui ne conduit pas à l'indifférence, mais à la sérénité.

Basile, philosophe naïf, Paris le 25 janvier 2016

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