mercredi 16 octobre 2013

159 Pourquoi tant de misère ?

Dernièrement, en ce mois d'octobre 2013, Jean-Luc Mélenchon s'exclamait : « Y'en a marre ! De l'argent, il y en a ! Il est confiné à certains endroits. Le pays n'a jamais été aussi riche. »
C'est vrai. Et il a raison. C'est ce que montre le Global Wealth Report 2013. Qui est le rapport publié chaque année par le Crédit Suisse évaluant la richesse mondiale. Elle a augmentée de 68% depuis dix ans et atteint aujourd'hui la masse fabuleuse et jamais vue de 241.000 milliards de dollars ! Entre 2012 et 2013, les pays où la masse d'argent a le plus augmenté sont les Etats-Unis, puis la Chine, suivi de l'Allemagne et la France. Dans notre pays la Bourse prospère. Le CAC 40 a gagné 15% en 2012 et 15% depuis le premier janvier 2013. Ce qui fait que les propriétaires d'actions s'enrichissent très largement.
S'agissant de la répartition des richesses, à présent 46% du patrimoine mondial appartient à 1 % des ménages. Tandis que les deux tiers des adultes du monde possèdent juste 3% de la richesse totale de l'Humanité. On trouve 32 millions de millionnaires en dollars, en prenant en compte le patrimoine mobilier comme immobilier. Parmi ces millionnaires, il y en a 2 millions 200 000 en France. Aucun autre pays européen n'en compte autant. Et pendant ce temps-là, il y a dans notre pays 8 millions de pauvres et de nombreux autres millions de miséreux dans le monde.
D'un côté des millionnaires en dollars, de l'autre, des centaines de millions de crève-la-faim. Et la tendance ne fait que s'accentuer. Aujourd'hui, la misère est organisée, voulue, fomentée, ainsi que l'obscène richesse excessive et absurde d'un petit troupeau de coquins. Mais quel intérêt et pourquoi se conduire de la sorte ? Il ne s'agit pas de « besoins », encore moins de « lutte pour la vie » de la part de ces truands en rolls rolls... quelle est la raison de cette débauche financière ?
Elle est d'abord psychologique. Pourquoi chercher à accumuler ainsi ? Le milliardaire américain Henri Ford disait jadis : « si riche que je sois, je ne peux pas manger plus de trois repas par jour ».
Cette richesse inutile et fortement nuisible à la société sert à compenser quelque chose. J'avance une hypothèse : ce n'est pas le goût pervers du pouvoir, ni la peur de mourir qui guide ces grands nuisibles de trop riches. C'est qu'en fait, ils sont des humains tout à fait ordinaires, l'héritage, la chance et le pouvoir en plus. Et comme la plupart des humains ordinaires ils souffrent abominablement des conséquences de l'idéologie amouriste régnante.
Quand un humain cherche et a besoin de l'amour, il se prend lui-même dans le piège sophistiqué de l'idéologie amouriste. Au lieu de se demander de quoi il a envie et s'écouter, il tente de faire coïncider sa quête avec le schéma amouriste traditionnel : « il faut qu'avec cette personne que je crois avoir rencontré ou que je cherche à rencontrer je forme un couple. C'est l'amour. On vit ensemble. On baise et rebaise ensemble. On partage tout. On se marie. On a des enfants. »
Tout ceci plaqué d'office sur une relation existante ou à venir, en ignorant totalement la réalité immédiate, vivante et préhensible de l'amour réel. Amour réel que j'ai baptisé « amourel », pour le différencier de l'amour déformé, dérangé, contrarié par l'amourisme. En amour, chercher à réaliser ce qu'on a envie, ignorer le mythe tueur et vénéneux de l'amourisme, c'est faire de l'amourélisme.
L'amourisme rend pratiquement tout amour impossible et détruit la vie affective. Au malheur on cherche à remédier en compensant avec quelque chose, par exemple : l'argent, le pouvoir. Et ainsi l'Humanité se retrouve affligé par le cancer des trop riches qui affament, déséquilibrent, désolent et détruisent le monde. Il est temps que disparaisse l'amourisme. Et vienne le règne des amourels.
Basile, philosophe naïf, Paris le 16 octobre 2013

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire