mercredi 8 avril 2015

361 Pour que naisse enfin la Civilisation

Il suffit de regarder un bulletin d'informations à la télévision pour réaliser que les humains sont profondément dérangés. Alors qu'ils aiment l'amour, la paix, la tranquillité, la bonne chère partagée, ils n'arrêtent pas de se battre, se disputer, s'insulter. Et passent leur temps à se faire du mal les uns aux autres. Le pire étant les guerres grandes ou petites. On dirait que les humains ne souhaitent pas être heureux. Ou bien alors, sont-ils méchants, fous, stupides ? Ils sont dérangés, mais, par quoi ?

L'être humain à la base est toujours un animal. Quand il nait, le nouveau né rampe très vite vers le sein de la mère. C'est un petit singe de l'espèce à laquelle appartiennent d'autres singes comme vous et moi. Qui va rencontrer ensuite le grand dérangement. Un apport culturel qui trouble son instinct, le rend à terme malade, malheureux, méchant, agressif, autodestructeur. Ce dérangement très simple et fondamental m'apparaît aujourd'hui ainsi :

C'est un dérangement masculin. L'homme a besoin d'amour, de nudité, de caresses. Il a malheureusement inventé un ensemble de règles monstrueuses qu'il a baptisé « la chair » ou « la sexualité ». Ces règles prétendent guider impérativement son comportement, singulièrement son comportement envers les femmes.

L'homme croit qu'il a besoin de baiser tout le temps. Qu'il est bien, juste, logique, naturel, profitable de sauter en permanence sur tout ce qui bouge, de préférence d'âge et aspect correspondant à ce qu'il appelle « une jolie femme désirable ». Celle-ci affectant un aspect variable selon les époques et les régions géographiques, ce qui est un aveu de l'origine culturelle de ce comportement. Ce faisant, avec cette programmation stupide, l'homme entre irréductiblement en conflit avec la femme.

Car la femme, pour des raisons psychologiques et physiologiques, et simplement par bon sens auto protecteur, n'arrive pas à se couler dans le moule où l'homme prétend la mettre en forme. Un cavaleur me disait un jour : « de toutes façons elles ne veulent jamais ! » Un homme que j'ai connu me disait : « si j'écoutais ma femme, on ne ferait jamais l'amour ! » Deux hommes devant moi se retrouvaient d'accord sur le fait que : « quand une femme se fait violer, c'est qu'elle le veut bien. » Tous ces hommes sont des violeurs. Qu'ils violent ou non, ils participent à la pression terroriste générale de la plupart des hommes sur l'ensemble des femmes de tous âges, y compris même des filles à peine nubiles âgées de douze, treize ou quatorze ans.

Cette exigence de baise chez les hommes se combine avec une confusion mentale : l'homme, à divers moments bande. Il bande par exemple durant son sommeil, ce qui lui arrive vingt minutes chaque heure. Il peut se réveiller avec la trique. Ça ne veut rien dire de « sexuel ». Ça ne correspond à aucun désir de baise. Mais allez l'expliquer à l'imbécile qui dort près de sa compagne et n'a pas réussi la veille au soir à réaliser « sa petite affaire » ! Il voudra « en profiter », le con !

Le résultat, outre qu'il va déranger sa copine qui dort, sera médiocre. De plus, il va contribuer à dégrader le lien qu'il peut avoir avec sa copine. Et qui finira par se rompre un jour.

On ne joue pas avec le sexe. On se doit de le respecter. Ne faire l'amour que quand existe un véritable désir réciproque et réalisable. Mais, allez l'expliquer au crétin qui se branle trois fois par jours devant des vidéos pornos sur Internet en croyant que la masturbation compense ici un désir d'acte sexuel en fait artificiel, intellectuel, inexistant ! Se branler n'est pas un crime. Mais croire que se branler compense l'absence d'un ou une partenaire « sexuel » est une absurdité. La branlette est une activité en soi. Elle n'est pas « un pis aller ».

Dans sa physiologie l'homme va se retrouver piégé par une incompréhension majeure de lui-même. Diverses raisons peuvent amener son érection, son émission de liquide lubrifiant par son pénis et même son éjaculation, raisons qui ne sont pas « sexuelles ». Le simple plaisir physique ou visuel sans qu'il y ait envie réelle de baiser peut faire bander un homme. Et aussi cela arrive à des petits garçons et même des nouveaux-nés. Quand un petit garçon bande, personne ne va prétendre qu'il a « envie de faire l'amour ». Mais, allez l'expliquer à un connard de quinze ans et plus !

Alors, le conflit est là, avec la femme. Car la femme elle a besoin, envie, de caresses, nudité, de tout ce que de parfaits imbéciles ont baptisé : « les préliminaires ». Sous-entendu qu'il est obligatoire si ces gestes existent qu'ils précèdent le foutage du machin dans le trou !!! Ah ! Les super-connards que voilà ! Et, la guerre est là.

Ces idiots croient même que la femme rêve d'hommes avec de très grosses bites. Alors que les femmes, chez l'homme, apprécient surtout ses fesses. Et qu'un trop volumineux, trop long pénis fait mal à la femme en cas de pénétration vaginale.

La femme n'ose pas, n'ose plus exprimer ses envies, ses désirs. Elle adore, par exemple, les douces caresses, les bisous. Mais, si elle accepte les caresses, les bisous, elle verra l'homme vouloir absolument lui mettre le machin dans le trou. Est-elle contre « l'acte sexuel » ? Pas du tout, mais pas comme ça et tout le temps et à chaque fois que l'homme bande.

Une femme très séduisante et attirante me racontait avec révolte et dégoût avoir vu un de ses amants à qui elle venait d'ouvrir sa porte, sans même la saluer, lui sauter dessus en s'exclamant : « je bande ! » Elle a fini par s'en débarrasser un jour en le menaçant avec un fusil. Mais elle, de son côté, à force de rencontrer des brutes, a fini par sombrer dans la dépression et l'alcoolisme.

L'homme et la femme ignorent la source du conflit. Ils se réfugient dans des mythes. Et les mythes font des trous. L'homme et la femme croient à une mythique « harmonie sexuelle » à trouver. Elle n'existe pas. Il n'y a pas un domaine spécial où le noir serait rose et le salé serait sucré et le sexe fonctionnerait indépendamment du reste

La femme adore voir l'homme nu. Mais, si elle dit son désir, elle verra l'homme instantanément en conclure qu'elle veut baiser. Et si la femme avoue aimer en général voir des hommes complètement nus, les hommes diront généralement d'elle : « c'est une salope ». « Elle ne pense qu'à ça. » Et, ajoutait un homme que je connais : « c'est un compliment ». Si la femme touche le sexe de l'homme, même chose, même dé-raisonnement qu'elle rencontre chez tous les imbéciles de sexe masculin. C'est-à-dire pratiquement tous les hommes, même « des gentils », des « doux », des « bien élevés ». Résultat, la femme ne peut pratiquement jamais s'assumer et être une femme, car l'homme refuse d'être un homme. Et croit bien faire ainsi.

La femme est comme l'oiseau qu'on empêche de voler et qui marche péniblement sur le sol et sur les branches dont il risque de chuter. La femme ne peut être pleinement une femme et l'homme ne devient jamais un homme. La femme, cette parfaite inconnue. L'homme, ce parfait crétin, serait-on tenté de dire.

Résultats : viols, frustrations diverses et compensations en tous genres dans le domaine de la violence et de la recherche du pouvoir et de la propriété. Telle est l'origine du grand dérangement de l'Humanité.

Comment le résoudre ? En commençant par nous corriger individuellement nous-mêmes. Et, souhaitons-le, nous arriverons un jour à la paix entre l'homme et la femme et la fin des conflits conséquents tels ceux entre nomades et sédentaires, riches et pauvres, jeunes et vieux, etc.

Basile, philosophe naïf, Paris le 8 avril 2015

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