Préambule
Considérant que la
société où nous vivons est trop souvent triste, sordide, médiocre,
vénale, conflictuelle et sans idéal. Pour la rendre amusante,
poétique, conviviale, joyeuse, caressante, festive et chantante.
Nous allons lancer au printemps 2013 le Grand Je.
Voilà de quoi il s'agit
:
Nous allons reprendre en
l'actualisant l'expérience festive de nos aïeuls. La remettre au
goût du jour et en profiter.
Nous en ferons un jeu. La
base sera nous. Le but sera nous amuser ensemble.
Le Grand Je est là. La
vie change. Le bonheur s'installe.
Nous créons notre propre
soleil.
Même si le ciel
grisaille. En nous et autour de nous il y a des couleurs.
1 – Quelques
obstacles à éviter
Nous devons éviter
certains obstacles au nombre desquels :
La fierté personnelle
qui menace dans un cadre associatif. Généralement, dans le monde où
nous vivons, on ne vous fait jamais des compliments directs. Dans une
association, il est courant qu'on vante ou critique son président.
Ce qui fait que, au contraire de ce qui est habituel, des compliments
sont faits ouvertement. Il faut que celui à qui ils sont faits
prenne garde à éviter qu'ils ne lui montent à la tête. Car il
risquerait alors de se prendre au sérieux. Et se croire être plus
que ce qu'il est. C'est-à-dire une fraction de l'Humanité.
Il arrive aussi qu'il
soit trop critiqué. Car on le prend pour un mauvais dieu. Qui n'est
pas à la hauteur des miracles qu'on attend de lui. Ainsi, par
exemple, en préparant le Carnaval de Paris il y a quelques années,
une adhérente de la Compagnie Carnavalesque des Fumantes de
Pantruche partait dans un grand exposé sur un char de carnaval orné
de ballons à construire pour préparer la fête. Le président lui
fit remarquer que son projet n'était pas réalisable. Car
l'association ne disposait ni d'un local, ni des moyens matériels
nécessaires. Il s'est alors entendu accusé d'être un casseur de
rêves. En fait, dans de tels situations, il ne faut pas dire que le
projet est irréalisable. Même si c'est le cas. Il faut poser la
question : « et toi, comment envisages-tu de faire pour
réaliser ton projet ? » Alors, c'est celui qui rêve qui va
comprendre par lui-même qu'il rêve. Et va renoncer à son projet
sans se sentir désavoué. Des soucis associatifs peuvent aussi
surgir parce qu'un groupe se prends pour ce qu'il n'est pas. C'est
arrivé en 2001 chez les Fumantes de Pantruche. Plusieurs d'entre
elles se sont crues une élite. Car elles faisaient partie des
pionniers de la renaissance du Carnaval de Paris, Elles ont voulut
alors tout changer. Il ne faut pas se monter la tête ainsi, même si
on est les premiers.
Un point sur lequel il
faut insister est que dans le groupe festif on fait exclusivement ce
qui nous fait plaisir. Suivons l'oracle de la Dive Bouteille de
François Rabelais : « Trinch » : trinque. Profite de la
vie. Amuses-toi. Si on ne se fait pas plaisir dans le cadre du groupe
festif, à quoi sert-il alors ? Nous sommes empoisonnés par
d'innombrables discours vantant d'accepter aujourd'hui la souffrance
pour obtenir demain en échange un bien-être supérieur. Que ce soit
à l'école, au travail, en politique, dans une salle de sports, on
n'arrête pas de nous claironner qu'il faut renoncer à ce qui nous
fait plaisir en échange de ce qui nous fera plaisir. Ainsi, en
culture physique on nous dit de faire des efforts douloureux au moins
un peu, afin de progresser. Ce qui fait que la plupart des gens vont
accepter un temps d'agir ainsi. Puis trouver forcément ensuite des
motifs d'arrêter l'entraînement. Résultat, ils ne feront plus rien
parce qu'on leur a demandé trop d'efforts.
2 – Le binôme de
Carnaval
Dans notre triste
société, quand on est adulte, on se prend souvent un ultimatum
sexuel dans la figure si on veut éviter la solitude : « trouve-toi
une petite amie ou un petit copain ! Sinon, reste seul dans ton coin
! »
Durant des années, on
peut ne pas rencontrer une personne avec qui on veut partager sa vie.
Résultat, on reste seul.
Quantité de dames âgées
veuves restent seules. Leurs enfants ont grandi et sont partis de la
maison depuis des années. Elles n'ont pas l'envie ou la possibilité
de se remettre en couple. Dans ce cas, pour elles, c'est pareil :
« reste seule dans ton coin ! »
Le Grand Je permet aussi
de sortir de ce problème.
A la base du Grand Je se
trouve la plus petite unité organisationnelle carnavalesque : le
binôme de Carnaval.
Il est le produit de
l'expérience. Quand on se retrouve seul à s'occuper d'un projet.
Même entouré de sympathisants. Ce n'est pas du tout pareil que si
on est ne serait-ce que deux. Et on entraine beaucoup plus facilement
les autres.
Dans quantité
d'occasions il est facile de constater qu'agir en binôme offre
d'énormes possibilités qu'on n'a pas quand on agit seul. C'est
aussi valable pour organiser la fête et la joie.
D'où cette idée de
binômes de Carnaval.
3 – La goguette
La base du Carnaval et de
l'activité festive en général, c'est la goguette. Ce groupe festif
et chantant compte nécessairement moins de dix-neuf personnes. A
Dunkerque et dans ses alentours, presque toutes les goguettes,
appelées là-bas sociétés philanthropiques et carnavalesques,
comptent chacune douze adhérents. Et le Carnaval dunkerquois est le
plus beau qui soi.
Les goguettes du Grand Je
sont composées de six binômes de Carnaval chacune. Qui fonctionnent
en assemblée. N'ont pas de chef. Et sont rigoureusement
indépendantes.
Pour en former une il
n'est pas nécessaire que le Carnaval existe et qu'on y participe.
Bien que ce soit la fête principale des goguettes. On peut également
être membre de plusieurs goguettes.
4 – Au delà de la
goguette
Trois goguettes ensemble
forment un Compagnie, avec à sa tête un Connétable-à-Vaches.
Trois compagnies forment
un Régiment de Carnavalerie commandé par un Colonel de
Carnavalerie.
Trois Régiments de
Carnavalerie forment une Armée de Carnaval commandée par un Général
de Carnaval.
Trois Armées forment une
Légion Carnavalesque, dirigée par un Sire Rond. Dont l'emblème est
le ciron ou six ronds.
Les Légions dépendent
de villes. Qui sont des subdivisions géographiques. Les villes sont
dirigées par des Empereurs.
Les structures au dessus
de la goguette appartiennent au monde des rêves. Tous les grades de
commandement sont auto-attribués, décoratifs et honorifiques. Ils
peuvent être en surnombre. Une goguette peut ainsi compter trois
généraux et quatre empereurs, par exemple.
Notre première goguette,
celle des Jardiniers, dépend de la ville d'Atlantide et Éléphantine.
Elle n'est accessible qu'en ballons dirigeables. Ses habitants sont
les Atlantins et les Éléphantins. Nous n'avons pas encore inventé
toutes ses caractéristiques. Mis à part qu'elle est jumelée avec
la Lune. Et qu'en son centre se trouve un Temple du Chocolat. Cette
ville disposera bien sûr d'un écusson, un guide touristique, des
souvenirs, cartes postales, etc. Sa fanfare bigophonique montera à
Paris.
Dans le Grand Je la
goguette est toujours la base de tout. Y compris du délire qui vient
avec.
5 – Le Jargon Je
Dans le Grand Je peut
être utilisé un jargon.
Comme dans la fameuse
Goguette des Animaux créée en 1839 par Charles Gilles. Pour
rétablir le silence, il criait « Carter ! », nom d'un
très célèbre dompteur de l'époque.
Nous reprendrons ce mot.
Conclusion
Voici en résumé les premiers éléments pratiques du Grand Je :
Commençons à élaborer les armes, drapeau, hymne, sceau, services de table, plan, horaires de dirigeables, monnaie de notre ville. A nous occuper de nos diverses tenues goguettières. Fabriquer nos insignes. Recruter et remettre en marche la Goguette des Jardiniers. Qui participera à la renaissance de la Compagnie Carnavalesque Parisienne des Fumantes de Pantruche.
Commençons à élaborer les armes, drapeau, hymne, sceau, services de table, plan, horaires de dirigeables, monnaie de notre ville. A nous occuper de nos diverses tenues goguettières. Fabriquer nos insignes. Recruter et remettre en marche la Goguette des Jardiniers. Qui participera à la renaissance de la Compagnie Carnavalesque Parisienne des Fumantes de Pantruche.
Nous ferons selon notre bon plaisir. Nos vies sont à
nous. Et le temps pris à rire n'est jamais perdu. Verser des larmes est excellent. A condition qu'elles soient celles du fou-rire.
Naissance officielle du Grand Je en
mai 2013 autour d'une table après avoir fait la cuisine ensemble. Notre liste de douze est prête. Chacun sera
prévenu s'il ne l'est déjà et invité à venir au rendez-vous. Que chacun de nos actes soit guidé par la recherche du plaisir et de la joie partagée.
Comme on l'a vu ici, le
but du Grand Je est de nous amuser. Si on nous fait remarquer que ça
n'est pas sérieux. Nous répondrons : « le Grand Je est
sérieux, car la seule activité vraiment sérieuse consiste à nous
amuser. » Pour certains, résignation et réalisme, ennui et
sérieux sont synonymes et indispensables. Pour nous, ce qui n'est pas sérieux,
c'est se prendre au sérieux. La vie est-ce sérieux ? Oui, à
condition d'en rire. Aaaah !!! aaahh !! AahhH ! AAAh !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 25 janvier 2013
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