Une goguette, qu'elle
porte ou pas ce nom, était un petit groupe se réunissant
ponctuellement pour boire, manger, chanter, rire, s'amuser, se
déguiser, rejoindre en groupe fêtes et bals. Il existait des
goguettes dans des milliers et milliers de quartiers, villes,
villages, hameaux, entreprises, écoles.
Pour naître et prospérer
elles devaient s'inscrire dans une tradition plus large. Ainsi à
Dunkerque on se sent d'abord Dunkerquois avant d'être affilié à
une goguette dunkerquoise. Cette identité est pacifique et ouverte
sur le monde. Elle ne s'oppose pas à ceux qui se présenteraient
venus d'ailleurs et se reconnaiteraient par exemple comme Toulousain,
Chinois ou Landais.
Si nous voulons faire
revivre la goguette à Paris, il importe de suivre les bonnes
recettes du passé. Elles fonctionnaient en des temps où la vie
était beaucoup plus dure qu'aujourd'hui à bien des points de vue :
pas de retraite, congés maladies, congés payés, liberté
d'expression, de parole, etc.
Notre goguette est une
goguette d'Île-de-France. Donc, nous allons faire revivre les
costumes et autres éléments franciliens oubliés depuis longtemps,
comme les promenades. Celle des Grands Boulevards nous pourrons la
refaire de temps en temps, en costumes et en chantant. Ce sera très
amusant. Pas du tout une corvée passéiste bizarre mais un moment
d'amusement à contempler le regard ahuri des franciliens anonymes
habillés comme on peut l'être aussi bien à New York, Moscou ou
Pékin. Et sur les espaces élargis des trottoirs, nous ferons la
ronde au son du pipeau. N'ayons pas peur d'être nous-mêmes devant
les malheureux qui s'ennuient et ne savent plus qui ils sont.
Franciliens nous serons
et goguettiers aussi. Une goguette se compose de douze personnes
maximum. On peut accueillir des visiteurs, sans dépasser dix-neuf.
Le but de notre goguette
est de se réunir ponctuellement et pas trop souvent. On chantera des
chansons. On en créera, sur des airs connus ou en en inventant. On
fera aussi de la peinture et de la poésie. Sans être Léonard de
Vinci, Picasso ou Victor Hugo, l'essentiel est qu'on se fera plaisir.
On fera aussi la cuisine, on mangera et on boira, pas trop bien sûr.
Contrairement à nombre de goguettiers d'antan on ne cherchera pas à
se retrouver ivre. On conservera notre lucidité. On ne fumera pas
dans nos réunions, ou alors à la fenêtre, pour ne pas déranger
les non-fumeurs.
On portera des rubans et
insignes de fantaisie durant nos réunions et sorties organisées. On
inventera notre jargon, nos règles et nos jeux, notre géographie et
nos sobriquets.
Les goguettiers sont
invités à soutenir l'effort pour faire renaître la fête et le
carnaval parisiens en cotisant aux Fumantes de Pantruche : 16 euros
par an, 8 pour les gens fauchés, pour payer assurances, site
Internet et tracts. Usant du site Internet Pantruche on propagera
l'élan goguettier ailleurs pour que d'autres créent à leur tour
leur goguette avec laquelle nous pourrons échanger.
La nôtre, créée en juin
2010, qui se réveille après un assoupissement de deux ans, porte
le nom de « la Goguette des Jardiniers ». Équipée de
bigophones elle forme la « Fanfare bigophonique c'est Caïman
trop Marrant ! » Nous tacherons de susciter la naissance d'au
moins deux autres goguettes proches, formant ainsi un ensemble de
trois groupes de douze, soit trente-six goguettiers. Une goguette
étudiante et une goguette tout-venant pourront par exemple s'ajouter
à la nôtre.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 20 janvier 2013
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