A écouter certains, un
monde meilleur serait possible. Les uns nous proposent d'y arriver
par la prospérité du système économique capitaliste. Les autres
nous proposent d'y arriver en en finissant avec pour le remplacer par
autre chose. Mais ni les uns, ni les autres ne sauraient nous
expliquer en quoi consistera exactement la vie idéale ensuite.
Si nous accordons foi à
ceux qui nous proposent un avenir meilleur, les premiers nous
assurent que la prospérité, la croissance sont la clé du bonheur.
Les seconds que l'arrêt de la croissance sans limites dans un monde
aux ressources limitées, une plus juste répartition des richesses,
l'arrêt du gaspillage sont la clé du bonheur.
Admettons que les uns ou
les autres aient raison et y arrivent. Ensuite, ajoutons le règlement
de tous les grands problèmes humains : guerres, famines, épidémies,
pandémies, fanatismes, ignorance.
Nous avons ainsi réglé
l'ensemble des problèmes de l'Humanité. A présent que faisons-nous
?
Là, nos prophètes et
nos savants, nos guides et nos mages ne savent pas quoi nous dire
pour répondre.
Pour le bien de tous,
vouloir améliorer ou en finir avec quelque chose, est certainement
très louable. Mais proposer quelque chose de nouveau, de meilleur,
qui vient alors, paraît dépasser la force de ceux qui nous vantent
ainsi le changement dans la continuité ou la rupture.
Et si la réponse nous la
détenions déjà ?
Une chose meilleure peut
paraître nouvelle aussi quand elle renoue avec un passé oublié.
Le bonheur naît de la
convivialité, de moments partagés dans un groupe au sein duquel
nous ressentons des affinités communes.
Ne cherchons pas plus
loin. Ce genre de groupe a déjà existé et prospéré : c'était la
goguette.
Un petit groupe qui se
réunit pour créer son propre bonheur, programme modeste pour les
moyens qu'il requiert et grandiose pour ce qu'il apporte à ses
participants.
Notre époque est
difficile ? Mais un tel type de groupe a déjà existé à de
nombreux milliers d'exemplaires en des temps bien plus difficiles que
les nôtres. Les goguettes prospéraient par exemple dans les années
1820. Et notre vie actuelle, en dépit de tous ses inconvénients
possibles est généralement nettement plus douce et confortable
qu'en ces moments-là.
Faire renaître ces
précieuses goguettes peut donc se faire dès à présent sans
attendre que s'établisse un monde meilleur.
C'est à ce projet que
nous devons nous atteler, sans renoncer pour autant à toutes sortes
d'améliorations possibles petites ou grandes de notre société.
Retrouver les racines de la convivialité. Regoguettiser le monde qui
nous entoure. Que, par duplication, les goguettes se répandent
partout et par millions. Voilà un beau rêve poétique et peut être
également la perspective-même de notre avenir. Que naissent demain,
ou plutôt renaissent, dix, cent, mille, un million de goguettes !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 20 janvier 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire