J'ai grandi dans une
famille où on ignorait la cuisine. Mes parents, tous deux issus de
milieux aisés, avaient l'habitude de vivre avec nounou, cuisinière,
femme de ménage. Plus tard, devenus pauvres, ils ne surent ni ne
voulurent sans doute apprendre. Le summum des connaissances
culinaires de ma mère se résumait à faire sauter de fines tranches
de pommes de terre dans une poêle huilée. Celui de mon père à
griller de la farine dans une poêle et la mouiller d'eau pour en
faire une sorte de potage.
J'ai développé dans ce milieu une bien faible connaissance de la cuisine. Sachant cuire des pâtes, du riz, des pommes de terre, quand-même. Mon plat le plus réussi étant du riz mélangé avec du coulis de tomate et du thon en boîte. De préférence en en réalisant une quantité permettant de « tenir » trois ou quatre repas identiques et successifs. J'ai aussi appris à faire le quatre-quarts.
J'ai développé dans ce milieu une bien faible connaissance de la cuisine. Sachant cuire des pâtes, du riz, des pommes de terre, quand-même. Mon plat le plus réussi étant du riz mélangé avec du coulis de tomate et du thon en boîte. De préférence en en réalisant une quantité permettant de « tenir » trois ou quatre repas identiques et successifs. J'ai aussi appris à faire le quatre-quarts.
C'est seulement il y a
peu d'années que j'ai commencé à m'initier à la cuisine, au
contact de mon amie Alexandra qui est bonne cuisinière.
J'ai appris plusieurs
points essentiels sur le sujet :
Cuisiner est un art, une
culture : il faut apprendre comme dans tous les domaines de la
culture.
Très important : il
faut accepter d'y consacrer du temps.
Un plat est le résultat
de la combinaison de plusieurs saveurs.
Cuisiner amène des
économies. Préparer pour deux revient moins cher que préparer à
deux reprises pour une seule personne.
Tout le monde devrait
savoir cuisiner. C'est une culture de base. Prétendre être
cultivé dans plein de domaines prestigieux et analphabète en
cuisine est insensé. Il est absurde que l'on accepte d'être
ignorant dans le domaine culinaire, attitude traditionnelle chez beaucoup d'hommes. Et que l'on commence aussi à rencontrer
chez de nombreux jeunes des deux sexes.
A force de cuisiner, on
fini par y prendre plaisir.
Savoir improviser des
plats complète l'étude de recettes.
Deux talents parmi d'autres sont
indispensables pour bien cuisiner : savoir acheter, y compris à
l'occasion une denrée un peu plus chère qui permettra de varier et
enrichir les menus. Savoir jeter sans hésitation ce qui n'a pas ou
plus d'utilité. Ce dernier point concerne tous ceux, et il y en a,
qui transforment leur réfrigérateur en zone de vestiges
archéologiques et cultures mycologiques.
Quand on cuisine
soi-même, on sait ce qu'on mange.
Je crois que l'aspect le
plus nouveau de la cuisine quand on commence à la pratiquer, est que
c'est une occupation à part entière. Quand on n'a fait
depuis l'enfance que manger et pas cuisiner, on est ignorant d'un
aspect essentiel de la vie. Certes, on peut manquer de temps. Mais je
crois également qu'on manquera toujours de temps pour le consacrer à
une activité à laquelle on refuse par avance de consacrer du temps.
Les adeptes des plats « tout préparés » acceptent
d'être empoisonnés en échange de l'illusion de manger de bonnes
choses, alors qu'il s'agit là de l'équivalent pour les humains des
granulés ou de l'ensilage pour les bovins.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 3 janvier 2013
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