Les victimes d'agression
sexuelle souvent éprouvent paradoxalement un sentiment de
culpabilité.
D'où cette étrange
réaction peut provenir ?
On a avancé diverses
hypothèses : dans certains cas les victimes auraient éprouvées du
plaisir au cours de l'agression. D'autres ont incriminé l'influence
de traditions religieuses qui condamnent les activités charnelles.
Une hypothèse me paraît
intéressante :
L'agression sexuelle
entraîne un « choc nostalgique », que j'ai décrit par
ailleurs. Celui-ci inclus confusément le souvenir oublié, refoulé
du sevrage tactile.
Or, ce sevrage a bien
souvent été opéré avec la complicité passive, voire active, de
la personne sevrée.
On connait tous la
fameuse expression : « je ne suis plus un bébé »
qu'utilise plus d'un enfant.
L'avidité d'être
apprécié positivement par les adultes amène souvent les enfants à
les suivre, y compris dans des comportements privatifs de plaisirs,
voire franchement désagréables pour eux. Au nombre de ceux-ci se
trouve le sevrage tactile.
S'agissant de victimes
d'agressions sexuelles, le choc nostalgique leur amènera tout à la
fois la nostalgie des câlins perdus au cours des années et le
souvenir cuisant de l'acceptation du début de ce désert tactile
lors du sevrage tactile.
Cette acceptation vue
rétrospectivement plus ou moins clairement comme ayant favorisé un immense gâchis
générera un sentiment de culpabilité aiguë.
En l'absence d'analyse
claire du processus y conduisant, l'origine de ce sentiment
apparaîtra incompréhensible.
Le manque généralisé
de câlins entre les humains fonctionne comme une sorte de système
de prisons individuelles invisibles. La victime d'agression sexuelle
va se heurter violemment aux barreaux de sa prison individuelle. Se
fera mal et ne comprendra pas ce qui arrive. Son sentiment de
culpabilité témoigne de l'incapacité de la société à se
regarder en face et se remettre en question.
En quelque sorte la société évite de se culpabiliser en renvoyant la culpabilité aux victimes. Ce qui lui permet par la même occasion d'éviter le débat sur l'agresseur ou les agresseurs.
Ceux-ci sont eux-mêmes très largement protégé dans notre société.
Avez-vous remarqué qu'il est courant d'évoquer en France de nos jours le nombre immense des victimes d'agressions sexuelles et jamais le nombre d'agresseurs forcément correspondant ?
En quelque sorte la société évite de se culpabiliser en renvoyant la culpabilité aux victimes. Ce qui lui permet par la même occasion d'éviter le débat sur l'agresseur ou les agresseurs.
Ceux-ci sont eux-mêmes très largement protégé dans notre société.
Avez-vous remarqué qu'il est courant d'évoquer en France de nos jours le nombre immense des victimes d'agressions sexuelles et jamais le nombre d'agresseurs forcément correspondant ?
On nous dit : « tant
de pour cent de femmes, hommes et enfants sont victimes. » Mais
pas : « tant d'hommes, femmes et enfants que vous pouvez
également cotoyer tous les jours sont des agresseurs. » Ceci
est révélateur de la laide réalité de notre société, qui les
protège bien souvent.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 14 août 2013
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