La légende est tenace
qui témoignent de la persistance au cours des siècles de séducteurs
irrésistibles et « couverts de femmes ». La vérité à
l'origine de ces propos est toute autre.
Ce que les femmes cherchent surtout et le plus souvent avec les hommes, c'est l'amour et les câlins.
En règle général, ils exigent comme péage d'accès à
leurs câlins que les femmes « passent à la casserole ».
C'est-à-dire soient baisées au sens usuel de ce terme. Les troubles
qui résultent de cette conduite triviale font que beaucoup de femmes
hésitent à approcher les hommes ou les laisser approcher. Ceux-ci,
généralement, ne comprennent rien ou pas grand chose. « Qu'est-ce
qu'elles veulent ? » s'exclament-ils. Ils ne cherchent pas à
comprendre la source du problème, qui se trouve en eux, dans leur
obsession imbécile de l'acte sexuel à tous prix. Auquel s'ajoute
une fréquente et décevante médiocrité tactile de leur part.
Quand une femme accepte
de « passer à la casserole » pour avoir droit ensuite ou
avant, pendant, à des caresses, elle est la plupart du temps très
déçue. Un très grand nombre d'hommes sont des nullités au lit.
Quelquefois des hommes
comprennent de quoi sont faits les câlins, leur rôle, place,
importance. Ils sont très rares. Ils attirent alors à eux quantité
de femmes auxquelles ils font des caresses, câlins, bisous et pas du
tout forcément l'acte sexuel. Qui peut quelquefois également
arriver, mais guère souvent.
Chercher à expliquer ce
qui se passe aux innombrables hommes imbéciles qui les entourent est
vain et n'a guère d'utilité.
Les faux « grands
séducteurs » sont en fait de vrais grands câlineurs. Et les
seuls hommes qui aiment vraiment les femmes. Acceptant leur
fallacieuse réputation, ils rient sous cape, bien sûr.
Cela dure depuis des
siècles, des millénaires, des centaines de milliers d'années.
Avec la complicité
amusée des femmes proches des dits « grands séducteurs ».
L'amour existe. Mais il
est aussi fréquent que les vrais hommes.
Qui sont si rares, que
Diogène Laërce, qui l'avait compris, se promenait en plein jour
avec une lanterne allumée, disant à ceux qu'il croisait : « je cherche un
homme ».
Il est plus facile de
chercher le pouvoir, l'argent, la célébrité, la violence, la
vitesse, que l'amour. Car pour poursuivre de tels buts absurdes il
n'est pas nécessaire de se remettre en question. Ainsi que
les apparences menteuses qui nous entourent de tous côtés.
L'amour est rare parce
que les vrais hommes sont rares. Et non seulement l'amour manque à
beaucoup. Mais ils ne savent même pas en quoi consiste ce qui leur
manque. Ils meurent souvent sans le savoir. Comment voulez-vous alors
qu'ils puissent l'apprendre à leurs enfants ?
Chercher l'amour consiste
d'abord à chercher à quoi correspond ce qu'on cherche. Le
comprendre peut demander des années. Il est parfaitement possible à
nous d'y arriver. Et alors de laisser venir l'amour à nous. Et non
d'aller le chercher. Démarche antinomique à la récolte du fruit
mûr amoureux qui se détache de lui-même. Et tombe quand il faut de
la branche de l'arbre fruitier du ciel.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 30 mai 2013
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