Il est admis qu'on peut
avoir envie de faire l'amour et ne pas y arriver. Le problème est
alors pour l'homme de ne pas parvenir à l'érection, ou ne pas
parvenir à la conserver, ou éjaculer trop vite ou pas du tout. Ou
encore ne pas ressentir grand chose, voire rien ou avoir mal. La
femme, elle, peut aussi ne pas être disposée physiquement à
l'acte, ou ne rien ressentir, ressentir peu, avoir mal.
Dans ce cas on verra
faire appel à toute une batterie de béquilles techniques ou
psychologiques ou chimiques pour remédier à ces « troubles ».
Certes, il est fort
possible que ces troubles aient des fois, mais pas toujours, à être
soignés.
Inversement, on n'évoque
jamais un autre aspect de la sexualité.
Si des fois on a envie de
faire l'amour et on n'y parvient pas, il peut inversement également
arriver qu'on atteigne un état où l'acte sexuel est possible
(érection, etc.) et où en fait il n'est ni désiré ni bienvenu. On
pourrait baptiser cet état particulier la « surpuissance ».
Ce fait sera admis s'il
s'agit de petits bébés qui, par exemple, ont une érection.
Il sera beaucoup moins
facilement admis s'agissant d'adultes.
Pourtant il arrive très
fréquemment.
Un exemple illustratif
est celui de l'érection au réveil que connaissent bien des hommes.
On en verra alors se jeter sur leur compagne en la réveillant, la
dérangeant dans son sommeil. Motif : ces hommes sont obsédés par
l'idée de baiser. Le soir, ils n'y arrivent pas. Car l'acte sexuel
recherché l'est par convenance : « je peux, donc je dois ».
Le lendemain matin, l'érection non intromissive les précipite dans
une sorte d'examen de rattrapage. Auquel ils échouent le plus
souvent.
Le sexe ne se décrète
pas. Ce n'est pas non plus un point d'honneur à respecter. Ou un bon
truc dont il faut profiter le plus souvent possible. Le sexe vient,
s'il vient, quand il veut venir. Pour le reste, il existe le
continent de la gentillesse et des câlins, le plus souvent négligé
et méprisé et réduit au concept imbécile de trucs ou
« préliminaires » à l'acte sexuel.
Les humains font tant et
si bien mal les choses, que la plupart finissent leur vie sans sexe,
sans trop de gentillesses et sans câlins. Ce que, sans le savoir,
ils ont bien cherché.
Alors, au lieu de
s'introspecter, réfléchir, s'auto-critiquer, modifier leur
comportement stupide, ils se contentent la plupart du temps de
regretter leur jeunesse et leurs belles amours passées.
En s'imaginant que juste
est la phrase : « si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ».
On peut être bien, faire
le bien et échanger des gentillesses et caresses à tout âges.
A condition de renoncer à faire l'imbécile qui marche dans les
clous. Suit la pensée unique dominante et s'étonne que ses efforts
ne soient pas récompensés. La plupart de nos soucis et souffrances
ont pour origine nous-mêmes et non « les autres ». Les
humains font de très grands et persévérants efforts pour se rendre
malheureux et rendre malheureux les autres. Et ces efforts sont
récompensés.
Commencer à chercher à
changer est le début du bonheur.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 6 mai 2013
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