Certains Romains de
l'Antiquité poussèrent au paroxysme l'amour de la bonne chère. Ils
se faisaient vomir quand ils avaient la panse pleine. Et buvaient du
vinaigre pour retrouver ensuite l'appétit. Ainsi ils pouvaient
manger sans fins des mets gastronomiques sans être concernés,
ennuyés, limités par les phénomènes de satiété et digestion.
Prendre ainsi à la
légère le rôle de la nourriture, devenue ici un pur plaisir
gustatif, a de quoi nous dégouter.
Il est pourtant un
domaine où nous sommes habitués de voir ainsi traiter un autre
aspect de la vie humaine. Il s'agit du sexe.
On le voit souvent réduit
à une pure activité distractive. N'a-t-on pas faim ? Qu'à cela ne
tienne ! Excitons-nous ! N'osons-nous pas faire quelque chose ?
Buvons de l'alcool pour nous désinhiber et allons-y ! Le corps se
rebiffe ? A nous, Cialis et Viagra !
Certes, le sort réservé
jadis au sexe, dans des temps passés pas si lointains, était
terrifiant et caricatural. On avait fait du sexe une chose sacrée ou
maudite. Une chose qui devait être réservée à la reproduction ou
à la prostitution et la pornographie.
Aujourd'hui, on voit le
sexe réduit souvent juste à un léger amusement, un exercice
hygiénique.
Faire de l'acte sexuel un
acte anodin est une des grandes erreurs de notre culture actuelle.
On fait l'amour à la
romaine, comme jadis les Romains se faisaient rendre et vinaigrer
pour manger sans fin.
Tout ceci au détriment
des câlins réduits prétendument au rôle de garniture de
« l'essentiel » qui serait : le sexe.
Les câlins eux, ne
devant soi-disant lui servir que d'en-cadrant, d'introduction.
Seraient des annexes : « préliminaires », « préludes »,
« postludes ». Ou encore « prélis » pour
parler « jeune ».
Quelle stupidité !
Et aussi, quel parfait
moyen pour se perdre et rater sa vie.
Imaginez une personne
qui, invité à dîner, ne penserait tout le temps de la soirée
qu'au dessert. Il raterait l'essentiel. Et, à force d'y attacher
trop d'importance, finirait également par ne pas savoir apprécier
le dessert. Et s'il n'y en a pas serait affreusement déçue même
après une bonne soirée.
Chaque chose en son temps
et à sa place et tout ira bien.
Et osons penser hors des
clous de la pensée unique dominante. Pensée qui conduit chaque
année des milliers de ses adeptes trompés par elle au suicide pour
« chagrin d'amour ».
Et tant pis si on ne nous
comprend pas. Nous n'avons pas besoin d'autorisation pour penser et
exister. Surtout que ceux qui suivent la mode ne paraissent pas
particulièrement heureux, en dépit de leurs sourires hypocrites et
leurs propos lénifiants.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 6 mai 2013
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