Ces temps derniers a été
relancé en France le vieux débat sur l'interdiction ou
l'autorisation de la prostitution. En gros, d'un côté les partisans
de l'interdiction, condamnent l'activité comme celle de personnes
humiliées, contraintes par la violence à une pratique dégradante.
Les partisans de l'autorisation sont eux d'avis que tout le monde a
le droit de vendre ses charmes, s'il en a envie. Que c'est une
liberté et un service sain et positif rendu aux clients.
Un seul point fondamental
du débat n'est pas soulevé : choisit-on librement de travailler ?
Affirmer que, librement,
on choisi d'aller travailler à l'usine, au bureau, dans un
restaurant ou un bordel est une grosse blague.
Personne ou presque n'est
« libre de travailler ».
Si on ne travaille pas, à
moins d'être riche, on n'a pas ou guère de ressources pour vivre.
Quand on entend certaines
prostituées déclarer préférer se prostituer. Et gagner vite
beaucoup d'argent. Plutôt que gagner peu en allant longuement
travailler dans un bureau. Elles énoncent là leur choix entre deux
esclavages.
Regardez les gens le
matin dans le métro qui vont au boulot. Ou, le soir, qui en
retournent fatigués. Et demandez-leurs s'ils s'en vont ainsi par
plaisir et librement.
L'activité
prostitutionnelle ou non serait libre, si à ceux et celles concernés
était offert le choix de travailler. Ou ne pas travailler. Tout en
étant à même en tous les cas de vivre confortablement.
On n'est pas libre
d'aller travailler à l'usine. Et on n'est pas libre d'aller
travailler au bordel.
D'ailleurs fait
significatif : dans les années 1930 en France, on appelait un bordel
en argot « une taule » et le patron du bordel « un
taulier ». Aujourd'hui, un glissement sémantique a fait qu'une
« taule » en argot désigne une entreprise dont le
« taulier » est le patron.
Cette significative
banalisation de ces mots d'argot en dit long sur la perception du
travail et sa valorisation auprès d'une multitude de gens qui s'en
vont tous les jours exercer un travail qui ne leur plaît pas. Dont
la rémunération leur paraît insuffisante. Et qu'ils n'ont
nullement choisi de faire.
Le jour où on pourra
tous choisir de travailler ou pas. Et le travail qu'on souhaite
effectuer. Si ce jour arrive. On pourra parler du choix libre pour
certains de se prostituer. Sinon, de choix libre, on ne voit guère
ici que celui du client qui paye. Et défend la liberté du
travail de ses esclaves sexuels.
Quant à ceux qui vivent
confortablement d'une autre activité. Et vantent la liberté de se
prostituer. Qu'ils donnent donc l'exemple ! Et encourageront-ils
aussi leurs conjoints, fils, filles, frères, sœurs, cousins,
cousines, père, mère, grand père et grand mère à se prostituer ?
J'en doute fort.
Certains métiers sont
interdits, tels que la vente de la drogue. Faut-il interdire la
prostitution ? C'est là un autre débat. Sans compter que les
interdictions brillent ici le plus souvent par leur inefficacité.
Et, avant de parler du statut à changer ou non de la prostitution,
qu'on commence par liquider les réseaux financiers qui sont
parfaitement connus. Et par où transitent vers des paradis fiscaux
les flots d'argent générés par la prostitution, la vente de la
drogue, le trafic d'armes, etc.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 26 novembre 2013
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