Paris a une faiblesse que n'ont pas les villes et villages d'Italie : le café parisien est le plus souvent détestable. Il s'agit bien sûr du breuvage couleur café qu'on trouve dans les débits de boissons parisiens. Son goût est rarement bon. Or, ce n'est pas une fatalité. Pourquoi à Turin, par exemple, partout où on sert le café est-il excellent ? Parce qu'on y fait attention. Les machines sont régulièrement entretenues, les produits utilisés de bonne qualité.
Autre faiblesse à Paris : si vous commandez un chocolat chaud, on vous sert généralement une sorte d'infâme lavasse couleur chocolat.
Il m'est arrivé très récemment deux aventures inverses. J'en profiterais pour nommer les lieux concernés. Ce seront des publicités gratuites pour des cafetiers méritants.
Le hasard m'a mené avec des amis au Tabac des musées, 7 avenue Pierre 1er de Serbie, dans le 16ème arrondissement de Paris, tout près de la place d'Iéna. Là, nous devions attendre et avons tous les trois commandé chacun un café. Surprise ! le café, pourtant parisien, était absolument délicieux. Un vrai café !
Pas trop longtemps après, avec les mêmes amis, nous voilà au café La Laverie, 1 rue Sorbier, dans le 20ème arrondissement de Paris. Mes amis commandent chacun leur consommation. Ayant bu déjà peu auparavant dans la journée un café, je m'avise de commander un chocolat chaud. Et là, nouvelle surprise ! Le chocolat est un vrai chocolat absolument délicieux, un régal que je fais gouter à une des personnes amies qui m'accompagnent et confirme mon impression.
Ceci m'a donné une idée : et si un jury anonyme au jugement reconnu parcourait Paris, goutant café et chocolat chaud. Et décernant un panonceau valorisant aux encore très rares établissements qui servent un excellent produit ?
Ça leur attirerait une clientèle méritée. Et inciterait les autres à faire des efforts pour s'améliorer. Tout le monde finalement y gagnerait. Je lance l'idée.
J'ajoute à celle-ci une autre proposition. Dans les années 1970, j'ai mangé la seule et unique religieuse délicieuse de ma vie. Sinon, elles sont ecœurantes, étouffantes, nulles. Cette religieuse délicieuse avait été achetée à Paris par une amie près de l'arrêt Patay-Tolbiac de l'autobus 62. La boulangerie ou la pâtisserie où elle est allée a sans doute changé depuis des années de propriétaire.
Pourquoi ne créerait-on pas aussi un panonceau signalant les bonnes religieuses ? Une amie me suggère qu'on fasse la même chose pour les mille-feuilles. Elle a connu en 1955 une boulangerie-pâtisserie alsacienne, disparue à présent depuis longtemps. Elle se situait rue de Belleville, dans le 20ème arrondissement de Paris. On pouvait y déguster un mille-feuilles praliné extraordinaire, recouvert d'éclats de noisettes, chaque feuille étant craquante. Elle n'en a jamais dégusté d'aussi savoureux depuis.
Et pourquoi ne pas créer un panonceau daté pour chaque type de gâteau ? Une boulangerie d'Asnières il y a trois ans environ a momentanément vendu des mokas sublimes, que j'ai pu apprécier. Puis leur qualité s'est dégradée.
Ces panonceaux, ce sont là de petites choses. Mais elles amélioreraient la vie quotidienne. Et serait une reconnaissance méritée des efforts des commerces qui s'attachent à servir café, chocolat chaud, religieuse, mille-feuilles ou moka de qualité.
Basile, philosophe naïf et gourmand, Paris le 23 février 2014
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