Un criminel est arrêté.
La police l'interroge. Il fini par avouer son crime. Après, il a
l'air d'aller mieux. C'est « parce qu'il a soulagé sa
conscience ».
C'est d'autant plus vrai
que, chaque année, interrogés par la police, des innocents avouent
des crimes qu'ils n'ont pas commis et finissent en prison.
Pourquoi avouent-ils ?
Pour échapper à la pression de l'interrogatoire interminable
réalisé par des enquêteurs frais et dispos se relayant et
connaissant toutes les ficelles des pressions psychologiques pour
vous faire dire ce qu'ils ont envie d'entendre.
Une enquête « réussie »,
c'est quand à l'issue, le suspect avoue.
Mais d'où vient ce
fameux « interrogatoire » ?
La réponse, je l'ai lu
un jour en feuilletant un ouvrage écrit par le grand avocat français
et parisien Maître Maurice Garçon.
Jadis, la règle, dans
les enquêtes, c'était la torture.
La question ordinaire
pour faire avouer son crime.
Et, après la
condamnation et avant l'exécution, la question extraordinaire
pour faire dénoncer ses complices.
Un jour, la torture
judiciaire fut officiellement abolie.
Les enquêteurs en furent
tout désemparés. On les comprend.
Ils surent se rattraper.
Ils réussirent à conserver la torture psychologique :
l'interrogatoire poussé, inlassable, persécuteur.
L'interrogatoire, c'est
ce qui reste de la torture d'antan.
Si un jour, par malheur,
on vous arrête et interroge pour un délit que vous n'avez pas
commis, pensez-y. Ça vous aidera peut-être à ne pas céder aux
désirs des enquêteurs. Quand vous serez dans leur confortable
bureau bien éclairé, imaginez qu'il y a environ deux siècles, vous
auriez été dans de sombres caves soumis à la torture physique et
légale ! Votre sort n'est pas si terrible.
Et rappelez-vous le
célèbre propos de cet homme montant jadis à l'échafaud :
« n'avouez jamais ».
Basile, philosophe
naïf, Paris le 3 juillet 2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire