jeudi 11 mars 2021

1451 L'armada des extravagants taxis parisiens

Dans le labyrinthe inouï

Des innombrables rues de Paris

Roulent inlassables,

Comme des milliers de fourmis infatigables,

Une cohorte, une escadre, une flottille, une armada,

De quinze mille taxis

Grands ou petits,

Noirs, verts, bleus ou gris.

A leur volant

Sont des hommes et des femmes

Qui courageusement gagnent leur pain

En transportant des clients

Étrangers ou parisiens.

L'un de ces taxis m'a demandé

Une poésie sur les taxis,

La voici.

J'ai eu mardi

La joie et le bonheur

De rencontrer deux chevaliers

Du pavé parisien,

Deux capitaines de la flotte capitale

Deux avisés et vaillants chauffeurs

Des taxis de Paris.

Ils rêvent parfois,

Tout en conduisant leur vaisseau amiral.

Et j'entends leurs pensées quelquefois.

Ainsi Mohamed rêve à Afsa

Sa petite lionne chérie

Qui a huit ans

Écrit de très jolies poésies.

Et une dame

Dont j'ignore le prénom

Rêve à ses trois filles.

Mohamed arpente les rues de Paris

Depuis quatorze ans

Au volant de son taxi.

La dame au prénom inconnu

Fait la même chose

Depuis seulement

Trois ans.

Il y a autant de rues à Paris

Que d'étoiles dans le ciel.

Alors, de temps en temps,

Les taxis,

Qui tous les connaissent toutes,

S'égarent un peu.

Pour se retrouver

ils s'arrêtent dans un lieu discret,

Descendent et vont chercher

Dans le coffre, où il est caché

Le Grand Taximètre, un télescope

Télescopique et très puissant

Qu'ils braquent sur le ciel étoilé.

Et en les cherchant

Trouvent les astres lointains,

Sirius et Aldébaran,

Qu'ils connaissent bien.

Qui vont leur indiquer

Où se trouvent précisément

Le carrefour Pleyel et la rue de Vaugirard,

A moins que ce ne soit

La rue du Chat-qui-Pète et l'impasse de la Voie-Verte.

Ce qui permet aux taxis parisiens

De retrouver, en catimini, leur chemin perdu.

Tous les ans,

Les taxis parisiens

Tous ensemble, très joyeux et à la queue leuleu

Partent en procession sur la Marne

En souvenir des taxis de la Marne.

Parmi eux, on remarque

Quelques tapis volants

Tous conduit

Par des taxis persans.

Des fois

Ils sont accompagnés

Par le fameux taxi éléphant

Commandé par son cornac enturbanné

Venu de Pondicherry.

Et une année sur trois

Ils sont suivi

Par le taxi en chocolat

Qui transporte les enfants sages

Qui en mangent la moitié.

J'ai bien vu toutes ces merveilles !

Vous ne me croyez pas ?

Vous avez raison,

J'ai beaucoup d'imagination !

Ce sont là des contes à minets,

Des fables pour chats.

Oh la la la !

Il est déjà dix-huit heures,

C'est le couvre-feu

Et il faut que je rentre le linge lavé

Mis à sécher

Dans mon jardin rempli de gras minets,

Des chats bien nourris, et des potes âgés,

Qui aux souris sourient !

Hep taxis !

Vous me ditent être rêveur

Et délirer en parlant des taxis ?

C'est bien possible,

Car je viens de passer

Mon permis de rêver !

Hep taxi !

Emmenez-moi

Sur les nuages roses du Paradis !


Basile philosophe naïf

Paris, le 11 mars 2021

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