Un point fondamental à
retenir est celui-ci : quand un homme pénètre avec son pénis en
érection un des orifices naturels de son ou sa partenaire et
parvient ou non en remuant à l'éjaculation, s'il n'existe pas de
désir authentique, véritable et réciproque d'accouplement, il ne
fait pas l'amour. Il se masturbe dans son ou sa partenaire. Que
celui-ci ou celle-ci soit intellectuellement persuadé de « faire
l'amour » ne transmute pas le plomb de la masturbation en or de
l'acte sexuel. Tôt ou tard la personne utilisée comme branloir va
ne pas bien supporter de servir de multi-trous à branlette. Elle
s'éloignera, si ce n'est physiquement, tout au moins moralement.
Elle se sentira seule et mal à l'aise, insatisfaite. Comme me disait
une femme qui a beaucoup baisé et pas « fait l'amour »
au cours de sa vie : « j'ai l'impression d'être passé à côté
de quelque chose. » Cette même femme, faut-il s'en étonner ?
Fume et lève le coude.
Deux femmes que
j'observais un jour étaient toutes les deux nanties de maris
adorables, sensibles, affectueux, artistes, prévenants... et se
plaignaient ou laissaient voir la grande souffrance qu'elles
connaissaient. En dépit ou à cause de leur compagnon respectif
elles se sentaient seules ! Une amie à laquelle je faisais remarquer
que nombre d'hommes ne font pas l'amour mais se branlent dans le
vagin de leur partenaire, s'exclamait : « j'espère que ce
n'est pas le cas avec mon compagnon ! » Poser la question c'est
déjà y répondre.
Le pire c'est que cette
démarche consistant à se branler dans le ventre d'une femme est
très souvent menée sans réaliser ce qu'on fait exactement.
L'homme croit « faire l'amour » et en fait se branle dans
la femme. Qui, souvent, finira par le rejeter tout à fait. Son
tendre compagnon finissant par lui apparaître insupportable, y
compris sans comprendre bien pourquoi.
De telles « ruptures »
courantes passent facilement par une phase de franche et étrange
hostilité. À laquelle
succède fréquemment et plus ou moins vite une phase d'apaisement.
Une fois que la séparation est effective et bien établie, il est
possible de devenir ou redevenir de bons amis.
Sans comprendre pourquoi,
l'homme se voit ainsi et plus d'une fois rejeté ou tenu à distance
par des femmes qui refusent de lui servir de multi-trous à
branlette. Il va alors développer une peur plus ou moins consciente
des femmes et de l'amour. Cette peur offrira aux femmes la
possibilité de le manipuler aisément. Il y aura en fait absence de
relation réelle entre cet homme et les femmes. Ce sera la cause de
souffrances diverses, sentiment de solitude, d'hostilité, de
mal-être, etc.
L'homme sera tenté de
trouver refuge dans la satisfaction facile et à sa portée de la
branlette manuelle en solitaire. Qu'il cultivera d'autant plus qu'il
se sentira seul. Et avec cette branlette en solitaire il cultivera et
encouragera sa recherche de branlette dans un ou une partenaire, le
rejet par le ou la partenaire éventuels envisagés, d'où
exacerbation du sentiment de solitude. Cette exacerbation
encourageant la branlette. On se retrouve ici devant un véritable
cercle vicieux. Plus on se sent seul, plus on se branle. Plus on se
branle, plus on se sent seul. Les « partenaires » se
résumant souvent aux fantômes des vidéos pornos trouvées sur
Internet.
Le seul début d'issue
pour s'en sortir consistant à arrêter la masturbation et sa
recherche, ainsi que la pornographie, et attendre que sa conscience
se remette progressivement en ordre. La peur des femmes s'estompe
alors. Mais il faut au moins six mois pour commencer à aller mieux.
La masturbation sous ses
diverses formes est la première, principale, fréquente et très
souvent unique activité « sexuelle » masculine adulte.
Qu'elle se pratique individuellement, manuellement et en solitaire ou
en groupe, ou dans la main ou un orifice naturel d'un ou une
partenaire. Éventuellement avec un stimulant de grossièreté,
c'est-à-dire insulter l'autre au cours de la masturbation
intra-corporelle, ou – et – un stimulant pornographique, ou –
et – pharmaceutique. De cela on ne parle jamais, en tous cas
objectivement. En se masturbant trois fois par jour durant trente ans
de l'âge de treize à l'âge de quarante-trois ans, un garçon puis
un homme se masturbera au total plus de trente-deux mille fois ! À
ces masturbations manuelles s'ajouteront celles opérées dans un ou
une partenaire, que spécialistes scientifiques auto-proclamés et
moralistes divers s'obstineront à qualifier « d'acte sexuel ».
Or l'« acte sexuel » n'existe que s'il est le fruit d'un
désir authentique et véritable. Sinon il n'en est pas un. Et cet
acte sexuel authentique et véritable est plutôt rare.
D'où provient cette
frénésie masturbationnelle masculine adulte, cette toxicomanie
endorphinique, cette éjaculatrie ? Il serait intéressant de
parvenir à le savoir. Peut-être est-ce lié à la découverte faite
un jour par de nos lointains ancêtres du caractère fécondant et
reproducteur de l'acte sexuel.
Les spécialistes
scientifiques auto-proclamés de la sexualité humaine font
d'intéressantes études, mais les conclusions qu'ils en tirent
peuvent être critiquées. Sans compter leur ignorance volontaire de
l'ampleur, la diversité et l'importante de la masturbation masculine
adulte, de son rôle et des perturbations qu'elle cause. Articles et
ouvrages parlant de la sexualité chez les humains abondent en propos
fantaisistes. Par exemple, il est fréquent de voir prétendre mettre
sur le même plan masturbation masculine adulte et masturbation
féminine adulte, alors qu'il s'agit de deux phénomènes très
largement originaux et différents. L'homme étant présenté comme
un modèle à suivre, si la femme se branle moins que lui, son
« émancipation » devrait passer par le fait de se
branler autant que lui ! Et pourquoi pas l'inverse, l'amélioration
passant par le fait que l'homme se branle moins, voire pas du tout ?
Que ce soit dans sa main, celle de quelqu'un d'autre ou un orifice
naturel de quelqu'un d'autre ?
Une autre aberration
souvent rencontrée est qu'on parle d'« orgasme »
indépendamment de la relation entre les partenaires éventuellement
concernés. Est-ce que manger seul ou en compagnie de parfaits
inconnus ou en compagnie d'amis proches c'est la même chose ?
Question étrange et
fréquente : « peut-on faire l'amour sans désirer, mais par
exemple par devoir ou par habitude ? » Non, car quand on remue
deux zizis ensemble sans désirer, on ne fait pas l'amour. On se
branle dans l'autre. Ou autour de l'autre, si on trouve un plaisir ou
une excitation de qualité médiocre en prêtant un orifice naturel à
la pénétration par l'autre.
Le rôle et l'importance
essentielle de la masturbation masculine adulte n'a pas été
souligné par les auteurs anciens. Or ce rôle et cette importance
essentielle de la masturbation masculine adulte étaient déjà
effectifs à l'époque. Le réalisateur de films Jean Renoir raconte
dans un livre de souvenirs sur son père l'illustre peintre Auguste
Renoir, que dès l'enfance il était habitué à côtoyer des femmes
nues. C'était les modèles de son père. Et quand Jean est arrivé
au collège, il s'étonnait et ne comprenait pas pourquoi ses
camarades de classe, des garçons, se masturbaient furieusement à la
vue de la moindre photographie de femme dénudée. Au 19ème siècle
à Vienne, en Autriche, quelles étaient les premières, principales,
fréquentes et le plus souvent uniques activités « sexuelles »
des garçons en âge de procréer ? C'était très certainement les
diverses formes de masturbation. D'abord la masturbation individuelle
et manuelle en solitaire ou en groupe. Puis la masturbation dans la
main, entre les cuisses, dans le vagin, le cul ou la bouche d'une
prostituée. Puis, la même chose avec une femme dite « honnête ».
Sans parler de l'homosexualité stimulée par le confinement des
garçons entre eux et leur séparation des filles. La première forme
de masturbation individuelle, manuelle, en solitaire ou en groupe se
poursuivant tout le long de la vie. La masturbation masculine adulte
devenant une toxicomanie. L'endorphinomane masculin y ayant recours
en général, quand il est triste, s'ennuie, souffre de quelque chose
et pas forcément suite à un « besoin » ou une
« frustration » sexuelle. La pornographie jouant le rôle
de stimulant aphrodisiaque. Depuis le 19ème siècle le support
informatique du porno est apparu, mais pour l'essentiel, rien n'a
changé.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 10 novembre 2016
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