Un ami épouse une dame.
Celle-ci, au bout de
quelques années refuse tous contacts dit « sexuels ».
Cet ami est désespéré
au point de tenter même une nuit de se suicider.
Sa femme, de son côté,
me confie, parlant du sexe : « le pauvre ! Il ne se rend pas
compte que je ne ressens rien ! »
Au bout de dix ans de mariage, elle
le quitte.
Et alors, il cherche à
tous prix à ce qu'elle revienne.
Une psychothérapeute
fait remarquer à mon ami : « mais vous souffriez énormément
de cette relation. Pourquoi tenez-vous tant que ça à retrouver
cette situation ? »
L'ami est resté
perplexe. M'en a parlé. Je n'ai pas su lui expliquer sa manière de
réagir.
Aujourd'hui j'ai la
réponse :
Dans la relation
insatisfaisante qu'il connaissait il trouvait un peu de très
précieuse satisfaction tactile. Ne serait-ce que dormir dans le même
lit que son épouse.
Celle-ci partie, c'était le désert.
Alors, il regrettait les miettes tactiles. Faute de grives, on mange des merles.
Celle-ci partie, c'était le désert.
Alors, il regrettait les miettes tactiles. Faute de grives, on mange des merles.
C'est pourquoi on voit
des maris malheureux, des épouses malheureuses, du jour où l'autre
les quitte les implorer de revenir.
C'est pourquoi des femmes
battues, des enfants battus, n'arrivent pas à quitter leur
tourmenteur.
Parce qu'ils n'ont pas le
choix entre un bon ou un mauvais, insuffisant rassasiement tactile.
Ils ont le choix entre un mauvais, insuffisant rassasiement tactile ou le retour, l'arrivée dans le désert tactile qui leur fait
peur.
Ceci explique aussi
pourquoi certains couples qui ne marchent pas ne cessent pas de se
quitter pour revenir ensuite ensemble et se quitter à nouveau
Et aussi pourquoi tant de
gens préfèrent rester mal accompagnés que se retrouver seuls.
Ça n'est pas « l'amour » ou « le sexe », mais la tactilité qui mène la danse. Et
explique quantités de comportements bizarres, paradoxaux,
incompréhensibles, apparemment contradictoires.
Et aussi pourquoi
certaines femmes devenues mères délaissent tactilement leur époux.
Avec l'enfant, elles ont la satisfaction tactile qui leur manque. Et
non assortie d'ultimatums sexuels qui les ennuient. Devoir « passer
à la casserole » pour avoir droit à des câlins devient
insupportable quand arrive le bébé qui n'a pas encore subi
le sevrage tactile et échange les câlins gratuits en permanence.
Basile, philosophe
naïf, Paris les 23 et 24 août 2013
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