Quand on parle des
bouleversements intervenus depuis plus d'un siècle dans la condition
féminine, il n'est pas rare d'entendre aujourd'hui s'exclamer :
« les femmes, mais elles ont tout obtenu ! S'il y en a
qui réclament encore quelque chose, elles exagèrent ! »
En fait, le point
fondamental de la lutte féminine n'a autant dire pas encore été
touché. Il y a une Révolution
pacifique féminine dont le besoin s'impose et
qui n'est pas encore arrivée.
Si j'élève des rats
blancs pour les laboratoires, des vers de terre pour la pêche ou des
porcs pour les envoyer ensuite à l'abattoir, on me paye. On estime
que mes efforts et leur résultat représentent l'expression d'un
vrai métier. Toute peine mérite salaire, à condition que
mon activité soit reconnue comme utile. Je suis rémunéré ou en
droit d'exiger une rémunération.
Mais si une femme porte,
met au monde et élève des enfants. Elle n'est pas
payée.
Soi-disant c'est la Nature, l'amour, ce qu'on voudra. On ne pose même pas la question.
Soi-disant c'est la Nature, l'amour, ce qu'on voudra. On ne pose même pas la question.
Pourtant quoi de plus
utile que porter, mettre au monde et élever des enfants ? Et quel
travail !!!
Pourquoi
cela devrait-il être du bénévolat
?
POURQUOI ?????
Karl Marx écrit dans
« L'origine de la famille, de la propriété privée et de
l'État » : « Dans la famille, l'homme est le bourgeois,
la femme joue le rôle du prolétariat. »
Pour Marx, un prolétaire
est celui qui ne possède que sa force de travail et est obligé de
la vendre au capitaliste. Mais la femme qui porte, met au monde et
élève les enfants n'est pas payée pour cette activité. Elle
effectue un travail gratuit. Quand on travaille sans être
payé, cela porte un nom : l'esclavage.
Marx est un macho. Il a
engrossé sa bonne et l'a forcé à abandonner son enfant. Par son
propos ici il cherche à falsifier la réalité. Car il n'est
pas question dans la famille de bourgeois et prolétaire,
mais de maître et esclave. C'est très différent.
Et cet esclavage remonte
à la nuit des temps. Ce qui ne signifie pas qu'il a toujours existé,
mais qu'il existe depuis de nombreux siècles. Quand une nounou garde
des enfants, on la paie. La mère, elle, on ne la paie pas. Si une
mère se retrouve seule à élever ses gosses, elle doit
travailler... c'est-à-dire qu'après qu'on ai nié son
travail de mère en refusant de la payer, elle est obligée de
travailler pour assurer la subsistance familiale. Et si elle a
beaucoup d'enfants, c'est la misère, alors que vue l'utilité
essentielle de ce qu'elle fait elle devrait être très bien payée
et avoir aussi une très bonne retraite. Et si le père est là, quel
que soit l'importance de ce qu'il fait pour les enfants, il n'est pas
payé non plus. Sa condition de maître, même si elle est meilleure
que celle d'esclave, n'est pas idéale non plus. Car souvent on voit
faire le chantage aux enfants. Les parents doivent travailler
pour les gosses, alors que la charge financière des enfants
devrait être assumée par la collectivité qui en bénéficie pour
son indispensable renouvellement. Si la mère travaille pour « gagner
sa vie » elle est payée un tiers moins qu'un homme pour un
travail équivalant. Si elle exerce un poste de haute responsabilité,
l'invisible et non officiel plafond de verre l'empêchera
d'accéder à certains emplois parce qu'elle est une femme.
Même riche et importante, elle pourra craindre à tous moments
d'être violée. La misère frappera en premier les femmes... Vus
tous ces éléments, Chères Femmes, il apparaît évident que
l'essentiel n'a pas encore été fait. Il faut exiger justice, tout
changer et imposer une véritable égalité.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 10 janvier 2013
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