Mais, aujourd'hui, d'où
vient l'argent ? D'un côté, on cherche à nous faire croire qu'il
n'y en a pas, qu'il en manque. De l'autre, on le fabrique par de
simples jeux d'écriture comptable.
Quand vous sollicitez un
crédit pour vous acheter une voiture, par exemple, la banque qui
vous l'accorde, croyez-vous qu'elle avance l'argent qu'elle
possède dans ses coffres ? Pas du tout. L'argent que soi-disant elle
vous prête n'existe pas. Il est virtuel, comme 90 à 95 % de tout
l'argent existant. Par un simple artifice d'écriture, à partir de
votre engagement à verser les mensualités de votre emprunt, la
banque a créé (!!!) l'argent qu'elle vous prête ! Et, dans ses
coffres, il y a un tout petit peu d'argent, voire rien du tout, et en
tous cas très loin de la somme qu'elle vous a « avancé ».
Les sommes manipulées
par les banques, les grosses sociétés, sont sans commune mesure
avec celle de votre budget pour vivre. Et leurs chefs ne souhaitent
surtout pas que vous le réalisiez.
Il y a quelques années,
une société de peinture industrielle a failli détruire la façade
des apparences financières dans un domaine d'importance économique
réduite : les fournitures pour la peinture artistique.
Cette société, riche
comme vous ne pourrez jamais vous le figurer, a eu une idée
publicitaire : elle allait payer leurs couleurs à l'ensemble des
artistes peintres d'Europe. Par rapport à son budget, ce n'était
rien !
Mais, par rapport à la
façade du capital c'était mettre en danger un aspect de la mise en
scène générale. Remettre en question la pénurie imaginaire qui
fait que la plupart des artistes ont du mal à payer leurs
fournitures. La grosse société de peinture industrielle fut
promptement dissuadée de mettre sa décision publicitaire en
application.
Le mur de mensonges qui
s'élève devant la réalité de l'argent est plus haut que les plus
hauts sommets himalayens. Ainsi, on lit dans la presse française
actuelle que la France a de la chance : elle emprunte à très bas
taux. Oui, elle emprunte à très bas taux... l'argent qui lui
appartient !!! Car, depuis quarante ans, elle suit une loi votée par
ses députés comme quoi elle ne peut pas disposer de son propre
argent ! Mais que celui-ci est prêté, hier par la Banque de
France, à présent par la Banque Centrale Européenne,
aux banques privées et à très bas taux. Ensuite, l'état, qui
s'est lui-même dépossédé, emprunte pour plus cher aux banques
privées. Et ainsi on crée la dette !
Et cette dette est
proclamée le fruit des excès de protection sociale et de dépenses
sociales, qu'il faudrait donc réduire. Et on offre plein de sous aux
grandes sociétés capitalistes pour que ça aille mieux. Pour elles,
ça va mieux, c'est sûr, pour nous non.
Une farce extraordinaire
est que chez nous en France, officiellement, l'état ignore
l'identité de ses créanciers ! Alors que le fisc est pourvu de
quantités de limiers pour traquer les fraudeurs, que la police
existe, qu'il suffirait d'une loi pour imposer la lumière sur les
noms des créanciers... et bien non, l'état ne sait rien ! Ou,
plutôt, ne veut pas savoir, nous faire savoir qui sont ces
créanciers qui spéculent sur la dette nationale.
Quand on nous parle de
cette dette, elle apparaît colossale, fabuleuse. Or, en fait, il
s'agit de l'addition d'un grand nombre de mensualités présentées
en bloc. Si, quand vous empruntez, pour rendre sur des années, on
met la totalité de la somme empruntée en regard de votre paie
mensuelle, le contraste est impressionnant. Mais si on regarde juste
les mensualités, le rapport est beaucoup moins frappant. C'est ce
qu'on évite de faire quand on parle de la dette de l'état. Et on
nous impressionne en nous la présentant de la sorte.
Changer les modalités de
la dette serait parait-il impossible, parce que la Banque Centrale
Européenne est « indépendante ». Elle a un
président, un gouvernement, une police et une armée prête à
défendre avec fougue son « indépendance » ? La BCE,
combien de divisions ? Et les états européens, résignés et
tremblants lui obéiraient ? Quelle farce ! Encore un psychodrame et
une mise en scène destinée à abuser les cochons de payants que
nous sommes !
Comme il y a de moins en
moins d'argent dans nos poches, une des dernières trouvailles de la
présidente du MEDEF est qu'il faut, dans l'intérêt de tous,
bien sûr, de la très sainte compétitivité, en particulier,
que les employeurs aient le droit de... baisser les salaires !!!
Ils n'ont déjà pas
augmenté, ou de quelques clopinettes, depuis dix ans. A présent, il
faudrait les voir baisser. Et on mangera quoi ? Ce
n'est pas, bien sûr, la préoccupation de cette personne très philanthropique. Et, pendant ce temps-là, la presse parle à torrents de
tout, sauf de ça, ou si peu.
La grande enseigne de
livres, CD et DVD Virgin Megastore va fermer. Elle vendait des
biens culturels et à force certains avaient fini par la prendre pour
une pure institution culturelle. En oubliant que c'était une pure
institution capitaliste. La différence ? C'est que le but de la
première est en principe de diffuser de la culture. Et le but de la
seconde de faire de l'argent. Si on ne fait plus d'argent, on met la
clé sous la porte et le personnel dehors. Prochain sacrifié en vue
: la FNAC.
Dans les villages où
tous les commerces ont fait faillite, certaines mairies ont eu
l'excellente idée, pour animer, de créer des cafés municipaux. Il
faudra sans doute un jour penser à ouvrir des librairies municipales
quand toutes les librairies indépendantes auront fait faillite.
Quand tout va mal dans
une économie, c'est la base de l'économie qu'il faut remettre en
question. On ne peut pas continuer à faire de l'argent, un simple
outil, le but-même de toute l'économie.
L'argent n'a pas toujours
existé. Il est temps qu'il disparaisse. Il a fait son temps
et doit laisser la place à autre chose. Quoi ? C'est à nous d'y
réfléchir et trouver les solutions. J'ai proposé de l'éliminer au
profit d'un secteur du non argent et trois sortes d'argents
différents correspondant à trois types de produits et services
différents. J'ai exposé tout ceci dans mon texte, publié dans ce blog : Éliminer le problème de l'argent
Car il faut ouvrir les
yeux. Le coupable qui fait que tout marche de mal en pis aujourd'hui
n'est pas le manque d'argent ou son mauvais usage. C'est l'argent
lui-même, qui, sous sa forme actuel, doit nécessairement
disparaître. Ou il entraînera la ruine de toute notre civilisation,
à l'image de la Grèce actuelle qui sombre dans le drame humanitaire
organisé et planifié notamment par la dame de Berlin. Angela
Merkel, fille de pasteur élevée en RDA, ne comprend rien à la vie.
Il faut chercher et appliquer les solutions qui s'imposent. Elles ne
viendront pas d'emblée de nos leaders politiques en tous genres qui
sont aveuglés par leur ignorance et leurs idées insensées. Ils
font penser à des cheminots qui, dans un train qui déraille,
expliqueraient que le problème est qu'on a oublié de balayer la
voiture-bar. Ils sont trop respectueux de tous les cadres de
fonctionnement de la société, aujourd'hui vermoulus et prêts à
tomber en poussière. A la base de l'économie du monde il faut
changer tout. Et arrêter cette rhétorique où, pour savoir qui a
égorgé les poules du poulailler, on cherche partout, excepté dans
le terrier du renard voisin, qui nous a payé pour l'oublier.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 8 janvier 2013
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