Quand on critique
l'argent, la réponse simpliste et indignée est toujours la même :
« Ce n'est pas possible ! Vous voulez revenir au troc ?
Mais, voyons, dans ce cas, si vous possédez des éléphants et avez
besoin d'une boîte d'allumette, vous allez devoir échanger un
éléphant contre une boîte d'allumettes ? Ce n'est pas possible.
Tandis qu'avec l'argent c'est si pratique... »
Oui, avec l'argent, c'est
si pratique que la misère mondiale explose partout cependant que
« la richesse », entendez l'argent, augmente
fantastiquement dans la poche d'une poignée d'Harpagons.
Mais pourquoi revenir au
troc ? Pourquoi il ne pourrait exister nécessairement et
exclusivement que le troc ou
l'argent tel que nous le connaissons ? On peut imaginer autre
chose, correspondant mieux à nos vies. Je lance une piste, qu'on
débatte, précise et complète cette première esquisse :
Tout d'abord, qu'on
arrête de parler de « gagner sa vie ». Nous avons le
droit d'avoir un logement, la lumière, le chauffage, la
nourriture, l'eau, quelques distractions et des soins médicaux si
notre santé va mal, que nous travaillons ou non. Donc, ce
minimum doit être garanti pour tous et échapper à l'argent.
Cette part de non
argent, comme un logement de 70 mètres carrés pour chacun, son
alimentation en chauffage, eau, électricité, par exemple, tout
le monde doit l'avoir de droit et sans payer.
Pourquoi seuls y aurait
droit les enfants de parents riches ? Égalité pour tous !
La nourriture serait
fournie en suivant le même principe que celui utilisé actuellement
pour des œuvres charitables telles que les Restos du cœur et
livrée régulièrement.
A
présent, considérons l'argent. Vus tous les excès, dérives et
insuffisances dont il témoigne,
il importe de le réformer. Il existe
trois types de produits ou services : les produits et services dont
nous avons un besoin vital, comme l'eau à boire, nous les
appellerons les produits verts.
Les
produits et services dont nous pouvons nous passer, mais qui ont leur
utilité. Par exemple : un deuxième manteau alors que nous en avons
déjà un. Nous les appellerons les produits rouges.
Les
produits dont nous pouvons nous passer. Exemples : une belle gravure
du XIXème siècle, un manuscrit enluminé ou un tableau de
Rembrandt. Nous les appellerons les produits gris.
Aux
produits verts correspondra l'argent vert. C'est
seulement avec lui que nous pourrons en acheter. Qu'il travaille ou
pas, chacun recevra une allocation mensuelle d'argent vert.
L'argent vert aura une durée de validité d'un an. Passé un
an il ne vaudra rien.
Aux
produits rouges correspondra l'argent rouge. On pourra
acheter avec tout ce qu'on veut sauf des produits verts. Sa
durée sera de deux ans. On pourra le gagner en étant ou ayant été
par ses efforts utile à la société. Plus on sera ou on aura été
utile, plus on en recevra. Une mère de famille qui élève six
enfants ou un sapeur-pompier qui protège la ville en recevra
beaucoup et touchera une retraite égale au plein salaire. Un
banquier qui spécule sur l'argent ne touchera pas d'argent rouge.
L'argent
gris, qu'on pourra gagner en travaillant, perdra 60 % de sa valeur en
5 ans, puis restera stable. Les anciens billets de banques et
équivalents seront tous annulés. Le travail de l'or et autres
métaux précieux sera réservé aux praticiens dentaires ou aux
artistes et leur vente sera interdite.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 8 janvier 2013
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