Au nombre des mythes
français actuels, on trouve la France éternelle, une et
indivisible, dotée de « frontières naturelles ». Comme
si la France était un phénomène naturel ! Quand la soi-disant
frontière naturelle de la France était acquise sur le Rhin, elle
comprenait une large partie de territoires germanophones, Hambourg
compris. Si cet état de choses avait perduré, nous aurions connu un
grave problème de minorité allemande opprimée à l'intérieur de
nos frontières.
La prétention à l'unité
nationale a entrainé le mythe de la nuisance des cultures
régionales. On les a persécuté et détruite très largement. On a
fait honte aux locuteurs des langues dites « régionales »
de parler leurs langues. Tout ceci au profit d'un patois parmi
d'autres : le patois d'Île-de-France promu au statut de langue
nationale pour des raisons politiques et démagogiques. On a appauvri
le paysage culturel.
En Suisse, Allemagne,
Autriche, Italie, les langues régionales n'ont pas subi ce laminage.
Un Suisse allemand parle allemand et Schweizerdeutsch, un
Bavarois parle allemand et aussi Bavarois, etc. En France on a
tout cassé ou presque. Le saccage a été méthodique. L'école y a
servi. Défense de parler patois ! A celui qui parle patois, un
morceau de savon dans la bouche ! Ce genre de brimades a aussi eu
cours en Louisiane après la guerre de Sécession et en Alsace entre
1870 et 1918... contre les enfants qui parlaient français en classe
!
Le saccage des cultures
régionales fait qu'aujourd'hui en France, au lieu de chanter,
danser, faire de la musique et de la poésie, porter des costumes
régionaux, les gens, quand ils ont des loisirs, le plus souvent
s'habillent quelconque, s'emmerdent et regardent la télévision.
Les chansons et contes
traditionnels et le pipeau présentés comme chansons et contes
enfantins et instrument enfantin ont été bien cassés
grâce à cette déconsidération organisée par l'école. Bravo
l'école ! Vous avez bien bossé contre la culture vivante et
populaire ! Et aussi, pratiquement devant nous, ces dernières
décennies a été liquidé l'usage des proverbes, trésors de la
sagesse populaire.
Le travail contre la
culture est bien fait. Il existait à Paris un très beau et très
riche Musée des arts et traditions populaires, où étaient
notamment organisées de passionnantes expositions. Il a été
supprimé en 2005. Pour servir à la création de tout à fait
autre chose : un « Musée des civilisations de l'Europe et de
la Méditerranée » à... Marseille. On a dévalisé Pierre
pour habiller Paul. Et servir à un truc de politicien local avide
d'utiliser la « culture » pour sa promotion électorale.
Pour détruire le
patrimoine culturel de la France on a instauré en 1790 les
départements. Soi-disant pour le bien des écoliers, on les a obligé
durant des décennies à apprendre tous les départements, avec les
noms de leurs préfectures et sous-préfectures. Les adultes, le
crâne bien bourré se plaisaient à interroger ainsi les enfants :
« récites-moi les départements ». Ces départements qui
portent souvent des noms de cours d'eau, ou des noms bébêtes du
genre : « département des Hautes-Alpes », n'ont été
inventé que pour casser dans l'esprit des gens les pays et provinces
traditionnels.
A présent, les héritiers
des nuisibles départementeurs veulent nous dévaliser et appauvrir
une fois de plus. Cette fois-ci en promotionnant des « régions
européennes », « métropoles » et conglomérats
divers, y dissolvant communes, départements et états nationaux.
Excédé par leurs magouilles, on a envie de leur dire, en
paraphrasant Jean-Luc Mélenchon : « qu'ils s'en aillent tous
! »
On dirait qu'il existe
des politiciens dont le seul but dans la vie est de nuire aux autres
et à l'intérêt public.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 30 décembre 2012
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