Les Droits de l'Homme ne
sont pas nés en France, mais en Amérique et sont plus précisément
d'origine iroquoises.
Au seizième siècle
vivait en Amérique un chef iroquois nommé Dékanawida ou
Déganawida. Auprès de lui se trouvait le sorcier Hyawatha. Ce chef
est l'auteur d'un texte : la Gayanashagowa. Ou Grande Loi
de la Paix, qui était la Constitution de la Confédération
des Nations Iroquoises. Quand, bien plus tard, vers la fin du
dix-huitième siècle, les colons anglophones d'Amérique du Nord ont
commencé à chercher à s'émanciper du pouvoir de la Grande
Bretagne, un de leurs leaders se nommait Benjamin Franklin. Il avait
entre autres particularités celle de parler iroquois.
Les
Iroquois lui ont alors conseillé de s'inspirer de leur constitution
pour organiser l'unité des colons anglophones face au pouvoir de
Londres. C'est en suivant ce conseil que Benjamin Franklin a rédigé
la Déclaration d'Union d'Albany, qui a servi pour la rédaction de
la Déclaration des droits du peuple américain (Bill of Rights),
qui a servi pour la rédaction de la Constitution des États-Unis.
L'apport des Iroquois a été salué officiellement par le Congrès
des États-Unis à l'occasion du bicentenaire de la ratification de
la constitution, par le vote le 21 octobre 1988 de la Concurrent
Resolution 331
(http://www.senate.gov/reference/resources/pdf/hconres331.pdf)
qui reconnaît l'influence de la constitution iroquoise sur la
rédaction de la Constitution des États-Unis et de la Déclaration
des droits du peuple américain. Et c'est en pompant le
texte américain d'inspiration iroquoise que des Français ont rédigé
en 1789 la « Déclaration universelle des Droits de l'Homme et
du Citoyen ».
Et, depuis plus de 200
ans, on nous joue la farce de nous expliquer que ce texte a son
origine en France... il y a de quoi bien rire.
Bien sûr, pour filiation
de ce beau texte soi-disant français, on nous sortira un autre lapin
du chapeau de l'Histoire falsifiée, revue et corrigée : le Siècle
des Lumières.
Curieux Siècle des
Lumières, dont certains porteurs de lumières comme Voltaire ou
Diderot correspondaient et copinaient avec Fréderic II de Prusse ou
Catherine II de Russie qui étaient des tyrans sanguinaires. Siècle
des Lumières qui s'est achevé dans les orgies sanglantes de la
Révolution française avec sa très sainte guillotine, appelée
aussi par ses admirateurs « le rasoir national ».
Pour justifier ces
horreurs, on a l'habitude de nous dire qu'elles étaient nécessaires
au progrès. Une version nouvelle du célèbre proverbe « on
ne fait pas d'omelette sans casser des œufs ». L'omelette du
progrès se faisant, elle, en tuant des humains. Quantité de braves
gens idolâtrent les assassins de jadis au nom dudit précieux
progrès dont nous serions les heureux héritiers et
bénéficiaires. Une seule et simple question me vient à l'esprit :
« si Amnesty international avait existé dans les années
1790... qu'aurait-elle dit de la politique répressive de la France
? » Que nos thuriféraires de l'art de couper en deux les
humains à l'aide d'un grand couteau nous répondent...
Un tas de gens
intelligents trouvent aujourd'hui encore très chic de
patauger dans le sang versé par la Terreur et crier « vivent
Marat et Robespierre ! » Ils feraient bien de réfléchir avant
et se regarder dans une glace. Le sang, même vieux de deux siècles,
reste du sang et se barbouiller avec est un maquillage plutôt
répugnant.
Ceux qui se vautrent
aujourd'hui très joyeusement dans le sang des victimes de la Terreur
pour être cohérents avec eux-mêmes se doivent aussi d'être pour
la peine de mort. S'ils se déclarent contre, ils ne peuvent
approuver ces massacres. Avis donné aux opposants à la peine de
mort qui gloussent de joie devant les massacres « révolutionnaires ».
En pleine terreur
stalinienne en Russie, le poète français Louis Aragon écrivait :
« Il nous faut une Guépéou ». A présent, certains
s'exclament : « Robespierre, revient ! » C'est du pareil
au même.
Mais l'idole sauvage qui
justifie les si merveilleuses hécatombes « révolutionnaires »,
c'est le Grand Dieu du Progrès. Le Progrès !! Mais, c'est quoi au
juste, le « progrès » ? Quel étrange Dieu avide de
sacrifices ! En quoi consiste-t-il ? C'est un concept néo-religieux.
Avant, les humains cherchaient dans leur histoire l'expression de la
volonté divine. Là, ils croient que dans l'histoire humaine
s'exprime une force mystérieuse : le « progrès ». Il
fait que, quoi qu'il arrive, l'homme avance vers un but positif.
Ainsi, quand on massacre à tour de bras à la Révolution française,
qu'on pille et détruit des monuments innombrables, il n'y a pas à
s'en faire. Tout de même et malgré tout, ces horreurs assurent la
marche inestimable du « progrès ». Ce Moloch généreux,
sanguinaire et ô combien capricieux.
Un tel concept « poudre
aux yeux » permet de justifier tout et n'importe quoi. Du
moment que c'est arrivé, cela a été « bien ». Et ce
qu'il y avait avant et qui a disparu, c'était forcément moins bien,
puisque c'était avant. Quand certains actes sont trop affreux pour
pouvoir être présentés comme positifs, interviennent des tours de
passe-passe intellectuels au nombre desquels on trouve « le
bilan globalement positif ».
Je l'ai entendu invoqué
pour justifier les horreurs staliniennes en Russie et dans les pays
de l'est. « Oui, ce sont des horreurs, mais... le bilan est
globalement positif. » Dans le même sens, dans les années 70,
pour encenser les crimes du maoïsme, on propageait en France le beau
discours suivant : « oui, ils n'ont pas la liberté, mais ils
ont tous leur bol de riz. Tandis qu'en Inde, ils ont un régime
démocratique, mais ils crèvent de faim. » Renseignement pris,
quantité de Chinois sont morts de faim sous le maoïsme, notamment
au moment la politique imbécile du « Grand bond en avant »,
et la pauvreté existe toujours en Chine, dans des régions
interdites aux étrangers. Et alors, les Indiens ont aussi la misère,
mais plus de libertés. Qui sont les plus malheureux ?
Dans les années 70 j'ai
fait partie de ceux qui propageaient ces âneries. Mea culpa.
La référence aux Droits
de l'Homme soi-disant inventés en France a trouvé ces dernières
années une utilisation intéressante à relever ici. Des états,
jadis, envahissaient des pays non chrétiens, soi-disant pour leur
apporter la vrai foi chrétienne. Puis, le justificatif de ces
bienfaiteurs a changé. On envahissait pour apporter la
« civilisation ». Enfin, ces dernières décennies, on a
inventé un nouvel alibi pour pratiquer cet amour international des
autres : si on vient les envahir, ce n'est pas pour les civiliser,
mais pour exporter la démocratie et les Droits de l'Homme. Bien sûr,
ces nobles causes animent ces généreux envahisseurs quand il y a
quelque chose à glaner dans les heureux pays ainsi « secouru »,
par exemple : du pétrole. Ces opérations désintéressées
d'exportation de la liberté, la démocratie et les Droits de l'Homme
se font assez curieusement en collaboration étroite avec des alliés
locaux pas particulièrement réputés proches de ces valeurs :
Qatar, Arabie Saoudite, etc.
Au passage, on liquide
rapidement les ex alliés qui risqueraient de raconter trop de choses
sur l'époque où on leur faisait des bisous. Mouammar Khadafi est
mort fort à propos pour ne pas parler et nous éclairer sur les
amitiés de ceux qui se sont appliqués à le renverser après
l'avoir soutenu durant des dizaines d'années.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 27 décembre 2012
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