Il s'agit d'une question
fondamentale que je n'ai jamais vu évoquer nulle part. Les femmes,
depuis des temps immémoriaux, fournissent très souvent et
journellement, une journée de travail domestique et maternel. Cette
journée n'est ni reconnue, ni rémunérée. À
quoi un fait s'est ajouté : ces dernières décennies, en plus
de leur journée de travail domestique et maternel, un très grand nombre de femmes travaille à l'extérieur de leur maison. Elles
sont salariées, travailleuses indépendantes, etc. En plus de
s'occuper de leur maison et de leurs enfants elles font une seconde
journée de travail. Leur vie comprend tous les jours une double
journée de travail.
Il est courant de voir
des commentaires laudatifs faits devant cette situation. En
travaillant à l'extérieur de leur foyer, les femmes s'ouvrent sur
la vie sociale, s'émancipent de la tutelle matérielle et morale de
leur mari, deviennent « libres », « indépendantes »...
Donc, tout va bien...
C'est ce qu'on entend
dire. Sans poser la question : « mais, ont-elles la
liberté de choix ? » Généralement non, elles sont
obligées de travailler à l'extérieur de leur foyer pour des
raisons économiques. Par exemple, beaucoup de femmes se retrouvant
seules à élever un ou plusieurs enfants sont par là-même
contraintes de s'occuper à gagner leur vie en plus de s'occuper
d'assumer leur travail domestique et maternel.
J'ai rencontré des
exemples qui interpellent. Une femme élève son enfant et travaille
chez elle sur Internet, a une vie sociale... Mais son travail sur
Internet ne rapporte pas suffisamment. Elle est obligée d'en prendre
un autre dans un bureau à l'extérieur de chez elle et mettre son
enfant à la crèche. Une autre femme rêve d'avoir six enfants et
passer une partie de sa vie à les élever et ne faire que ça. Mais
comment y arriver sans travailler aussi à l'extérieur de chez
elle ce dont elle n'a aucune envie ? Enfin, il existe des femmes
que leur seconde journée de travail isole encore plus. Ce sont les
assistantes maternelles, qui, en plus de leur travail domestique et
maternel pour leur famille s'occupent d'élever les enfants des
autres...
Il
y a un point que je n'ai jamais vu soulever : si une femme
fournit une double journée de travail chaque jour, elle a droit, ou
plus exactement devrait
avoir droit à une double paie.
Celle concernant le travail domestique et maternel devant être très
confortable, vue la responsabilité et l'utilité de ces activités.
Ce serait satisfaire là la plus élémentaire des justices !
Paie et retraite
conséquente pour sa vie professionnelle au service de la
collectivité que représente son travail domestique et maternel.
Voilà ce que les femmes sont en droit de revendiquer, qu'elles
travaillent aussi à l'extérieur de leur foyer ou non.
Quand on parle de la
rémunération des femmes « au foyer », on entend dire :
« il y a les allocations familiales ». Mais il s'agit
d'allocations « à la famille », en aucun cas d'une
reconnaissance du labeur des femmes ! Et leur montant est
misérable comparé au labeur fourni. Et dès que les enfants ont
atteint un certain âge, même s'ils vivent toujours chez leur mère,
il n'y a plus d'allocations.
Si on admet néanmoins
l'idée que les allocations seraient une sorte de « salaires
des mères », ce qu'elles ne sont pas, il faut remarquer une
chose. Dernièrement en France a été annoncé leur suppression pour
les foyers fortunés. Je ne vois pas pourquoi une mère de famille,
si elle travaille à élever ses enfants et s'occuper de son foyer,
ne devrait pas voir son travail payé sous prétexte qu'elle est
riche.
Ce texte servira j'espère
à ouvrir le débat sur le double salaire des femmes.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 21 octobre 2017
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