Dans quel système
vivons-nous ? Durant des centaines de générations il prévoyait
que chaque homme puisse s'acheter une ou plusieurs femmes et en
disposer comme bon lui semble. Dans des époques plus ou moins
récentes on trouve des traces de cette situation. Ainsi dans l'Empire
Romain à la civilisation et à la législation tant vantées par
nombre de livres, les hommes ont le droit de vie et de mort sur leur
femme. Jusqu'en 1944 en France, le régime politique républicain
prétendument égalitaire est celui de la dictature de l'ensemble des
hommes sur l'ensemble des femmes. Elles n'ont pas le droit de vote.
Dans les années 1880, le Code civil français précise que l'épouse
doit obéir au mari, donc notamment au lit. Puisque le même Code
civil précise encore aujourd'hui que les époux se doivent
« fidélité », c'est-à-dire doivent coucher ensemble.
Jusqu'en 1962 une femme en France n'a pas le droit d'ouvrir un compte
en banque sans l'autorisation de son mari.
Ces dernières décennies
les femmes ont acquis un certain nombre de droits et de libertés en
France. Mais l'essentiel est inchangé : le travail domestique
et maternel n'est toujours pas reconnu, ni rémunéré. La femme
reste dépendante de l'homme. Elle n'est pas libre.
Beaucoup de femmes
travaillent. Ce qui fait qu'elles fournissent des doubles journées
de travail. Ce sont les nourrices, assistantes maternelles et
institutrices qui voient grandir leurs enfants. Et les mères n'ont
toujours pas le droit à la retraite en or massif qu'elles méritent
pleinement.
Prenons un exemple que je
connais bien : ma mère a eu six enfants dont quatre qui ont
vécu et qu'elle a élevé. Au lieu d'avoir droit à une retraite
qui lui aurait permis de mener une existence digne, très confortable
et largement méritée : voyager, manger des bonnes choses, se
distraire, voir des spectacles, s'adonner pleinement à sa passion :
la sculpture, etc. qu'a-t-elle connu ? La misère, aucune
ressources, la dépendance totale des faibles ressources de son mari.
La reconnaissance du
travail domestique et maternel, sa rémunération représenterait la
fin de la principale et de la plus ancienne injustice existante.
Comment peut-on espérer voir résolu les autres injustices
existantes si celle-ci ne l'est pas ?
Cette injustice déforme
les relations entre hommes et femmes. Et cela à tous les niveaux.
Quand votre avenir professionnel est dépendant du bon vouloir des
hommes, comment voulez-vous si vous êtes une femme que la situation
soit saine, c'est-à-dire égalitaire ?
Si en France la situation
des femmes a changé, la mentalité de très nombreux hommes, elle,
n'a pas changé. Ce qui est inévitable tant que le problème de fond
qui mine la société ne sera pas réglé par la reconnaissance
pleine et entière du travail domestique et maternel des femmes.
C'est une question de justice : reconnaître ce qui est.
Les femmes de tous temps
ont donné la vie. Les hommes, très souvent, ont gaspillé des vies
avec des conflits divers, de la misère organisée, etc. Reconnaître
le travail domestique et maternel des femmes ouvrira la perspective
de l'arrêt des calamités masculines et guerrières. La paix
perpétuelle et universelle est aujourd'hui nécessaire. Sinon avec
le progrès général scientifique et technique, si ça continue un
fou finira fatalement par disposer de l'armement nucléaire. Et s'en
servira.
La cupidité sans limites
des plus riches est aussi une source de menaces sur la vie-même. Il
faut que l'Humanité fasse preuve de plus de conscience et de raison.
Ce qui ne pourra pas arriver tant que la plus grande et la plus
ancienne des injustices ne sera pas réglée. Il faut que le travail
domestique et maternel des femmes soit reconnu, rémunéré et donne
droit à une excellente retraite.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 18 octobre 2017
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