Dans les années 1940,
l'actrice Marlène Dietrich disait, parlant d'un célèbre
réalisateur américain qui insistait pour coucher absolument avec
elle et cherchait à forcer la porte de sa chambre : « j'ai
résisté à Hitler, je serai capable de lui résister ! »
Je cite de mémoire. Le même réalisateur à qui une jeune actrice
de cinéma demandait ce qu'il appréciait le plus en elle,
répondait : « vous êtes justement assise dessus ! »
On voit clairement quelle manière de considérer les femmes avait ce
célèbre réalisateur. Ça se passait il y a environ soixante-dix
ans. Ces derniers jours un célèbre producteur de Hollywood se
retrouve sous les projecteurs avec une avalanche d'accusations de
harcèlements sexuels, agressions sexuelles et viols commis contre
des actrices de cinéma dont de très célèbres. Ce sont des
dénonciations légitimes de comportements inadmissibles et
criminels. Mais qui appellent deux remarques.
La première est que ces
actes étaient connus comme le loup blanc par un grand nombre de
personnes. Elles ont fait silence et font pour certaines mine de tout
découvrir aujourd'hui. Ce qui en dit long sur leur mentalité et
leur manière de considérer les victimes et l'agresseur.
La deuxième est qu'on
fait comme s'il s'agissait là d'un comportement d'un individu précis
qu'il suffirait de reprouver, dénoncer, punir... Alors qu'il
s'agit ici de l'expression d'un comportement de prédateur sexuel
masculin qui est le fait d'une très large partie des hommes en
général.
Une jeune fille de seize
ans qui me connaît très bien me disait il y a peu d'années :
« je n'ai pas peur de toi, parce que je te connais. » Sa
sœur, récemment, me parlant, me disait à plusieurs reprises :
« tu es inoffensif. » Ces compliments exprimaient à
contrario qu'en règle général, avec des hommes qu'elles ne
connaissent pas comme pacifiques à leur égard, elles sont en
permanence sur la défensive. Comme le sont toutes les femmes et pas
seulement vis à vis d'un richissime producteur hollywoodien... Et là
est bien le problème. Sans absoudre le producteur en question il est
nécessaire de ne pas ignorer les agissements des millions d'autres
prédateurs qui pourrissent la vie des femmes en particulier et la
vie de la société en général. Cette situation d'où vient-elle ?
Peut-elle changer en s'améliorant ? Quand et comment ?
Voici les bonnes questions que soulève cette énième affaire de
mœurs touchant la « haute société ».
L'inconduite masculine
très répandue est une véritable maladie de société. La société
peut-elle trouver en elle les voies et moyens pour en guérir ?
Ce n'est pas parce qu'un problème est très ancien et très répandu
qu'il est pour autant inguérissable. Il serait bon de l'identifier
clairement et en discuter entre hommes et femmes, clairement et
ouvertement.
La recherche de
l'harmonie est à ce prix. Les ressources de paix non utilisées sont
incalculables, à condition de bien vouloir consentir à les
rechercher en nous et autour de nous. Tout le monde rêve de paix
tout en souffrant d'une immémoriale situation conflictuelle entre
les humains et à l'intérieur d'eux-mêmes. Pourquoi la paix
intérieure et extérieure serait-elle impossible ? L'Histoire
humaine abonde en conflits interminables qui ont fini par trouver une
fin. Le conflit entre l'homme et la femme et de l'homme avec lui-même
et de la femme avec elle-même est le conflit le plus ancien. Le
résoudre amènera certainement la fin de tous les autres conflits.
Cette recherche de paix vaut donc vraiment la peine.
Il y a deux mille cinq
cent ans environ, un sage indien qui est connu comme le Grand Bouddha
déclara : « si la haine répond à la haine, quand
finira-t-elle ? » Ce n'est pas la haine, ni le savoir qui
représente la force, mais notre capacité à aimer en dépit de tout
et malgré tout ce qui paraît s'y opposer. Aimer est le chemin.
Reste à tracer la route. Mettons-nous à l'ouvrage dès maintenant !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 12 octobre 2017
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