Au début des années
1960, quand j'étais petit, l'atelier familial où j'habitais, dans
le quatorzième arrondissement de Paris, était chauffé au charbon.
La société qui nous le livrait avait une petite boutique près de
la place d'Alésia. L'employée, une dame que mes parents avaient
surnommé « la bougnate », était communiste. A ma mère,
elle donnait régulièrement des piles d'Humanité,
qu'elle avait lu, et aussi des numéros de Vaillant,
le journal communiste pour les enfants, que lisait son fils.
En dernière page de l'Humanité figuraient souvent des petites nouvelles originales. Je me souviens très bien d'une d'entre elles. Elle disait qu'on venait de mettre au point une machine à laver sans lessive ! Elle utilisait des buses projetant des multitudes de micro-bulles nettoyant le linge ! Et puis, plus rien depuis. Il faudra, si on en croit Internet, attendre le début des années 2000 pour qu'apparaissent enfin dans le commerce des machines à laver le linge n'employant que l'eau et pas de lessive. Elles sont plutôt chères. L'information du début des années 1960 était-elle fausse ? En y repensant, je dirais qu'une hypothèse est bien plus vraisemblable. La machine en question a certainement existé. Les trusts de la lessive, qui sont extrêmement riches et pollueurs, ont du racheter le brevet et l'enterrer. Ainsi va « le progrès » à l'ombre du capitalisme.
En dernière page de l'Humanité figuraient souvent des petites nouvelles originales. Je me souviens très bien d'une d'entre elles. Elle disait qu'on venait de mettre au point une machine à laver sans lessive ! Elle utilisait des buses projetant des multitudes de micro-bulles nettoyant le linge ! Et puis, plus rien depuis. Il faudra, si on en croit Internet, attendre le début des années 2000 pour qu'apparaissent enfin dans le commerce des machines à laver le linge n'employant que l'eau et pas de lessive. Elles sont plutôt chères. L'information du début des années 1960 était-elle fausse ? En y repensant, je dirais qu'une hypothèse est bien plus vraisemblable. La machine en question a certainement existé. Les trusts de la lessive, qui sont extrêmement riches et pollueurs, ont du racheter le brevet et l'enterrer. Ainsi va « le progrès » à l'ombre du capitalisme.
Une autre affaire
illustre ce type de situation. Ma mère a raconté devant moi
l'histoire suivante : peu après la seconde guerre
mondiale sont apparus à Paris les premiers bas pour dames en nylon.
Ceux-ci étaient absolument indestructibles ! Pourtant, bien vite la
qualité a subitement baissée. Elle s'est même effondrée. Et les
bas nylon devenus très fragiles se déchiraient pour un rien.
« Filaient », selon l'expression consacrée. Les
fabricants ont ainsi assuré l'importance de leurs marges. Cette
histoire a été évoquée dans un documentaire passé sur Arte
les 15, 18 et 24 février 2011 sous le nom bien évocateur de :
« Obsolescence programmée ». On y apprenait
également qu'a été mise au point une ampoule électrique d'une
durée de vie de 100 000 heures, qui n'a jamais été commercialisée.
Qu'on a, bien au contraire, fait un long travail de recherches pour
mettre au point des ampoules dont la durée de vie ne dépasse pas
1000 heures !
Cette politique s'exprime
également avec la date de péremption des produits frais. Trois
jours avant celle-ci, ils sont retirés de la vente en
métropole. En revanche, on trouve les mêmes produits à la Réunion
dotés de dates limites complètement différentes. Ainsi, les
yaourts sont là-bas bons pour la vente durant deux mois. Ils le sont
effectivement ! Mais, pour des raisons commerciales, on préfère en
métropole les jeter bien avant ! Exactement comme la lessive inutile
dont on a déversé des centaines de milliers de tonnes dans la
Nature depuis le moment où on a empêché la commercialisation des
machines à laver le linge n'employant pas de lessive !
Il existe un autre
chapitre noir de cette criminelle rentabilité, concernant la
recherche médicale. On sait qu'il existe des « maladies
orphelines ». Des maladies pour lesquelles les efforts de
recherches manquent, car ils ne seraient pas commercialement
rentables. Il existe aussi, fait à relever, des directions de
recherches qu'on évite pour cause de non rentabilité. Ou dont on
ferme le chemin.
On se souvient du
lynchage public organisé contre le docteur Jacques Benveniste,
scientifique français coupable d'avoir donné une validité
scientifique à l'efficacité des dilutions homéopathiques. Il
existe aussi des absences de recherches sur des utilisations
nouvelles de médicaments anciens, tombés dans le domaine public.
J'en connais au moins un : l'Allergine, extrait du bacille de
Koch par le professeur de médecine André Jousset en 1903. Il
l'a étudié durant plus de trente ans.
Ainsi va le capitalisme.
Certains nous disent qu'il rapporte. Je crois qu'il coute surtout à
la collectivité. Et rapporte seulement à quelques-uns.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 23 janvier 2014
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