Être riche, c'est
« posséder » beaucoup de richesses, mais, que signifie
« posséder » ?
C'est un sentiment
éprouvé vis-à-vis d'une chose. Mais, quel genre de sentiment ?
Quand je suis né, une
amie de ma mère a amené à la maison une petite breloque
égyptienne, peut-être antique, et a dit : « c'est pour le
bébé ».
Donc, théoriquement, je
possède cet objet. Au départ, je n'en sais rien. Puis, on me le
montre. Et, à un certain âge, je commence à me dire : « c'est
à moi ». Le fait que je me le dise ne change strictement rien
à cet objet. Si on admet qu'il est « antique », on peut
imaginer que des centaines d'autres personnes, avant moi, se sont dit
la même chose. Ça n'a rien changé à cet objet. Ces gens sont
morts depuis très longtemps pour certains. Leur sentiment de
propriété passé confine ici à un léger ridicule. Cet objet
existe indépendamment de leurs « possesseurs ».
Mais parlons à présent
des très riches. Ils « possèdent » des milliards
d'euros ou de dollars, des milliers d'hectares de terre, des mines,
etc. Et, par cet excès de propriété, empêchent des milliards de
gens de vivre décemment. Quelle satisfaction peut bien leur apporter
cette honteuse propriété ?
Je suis porté à penser
que cette satisfaction est d'ordre largement sexuelle. Se sentir
« posséder » quelque chose est un sentiment apparenté à
ce qu'on ressent quand on a « fait l'amour » de façon
agréable et satisfaisante.
D'ailleurs, ne dit-on pas
« posséder », « prendre », pour s'accoupler
?
Que le sentiment de
propriété ait un caractère sexuel dévoyé, est confirmé
également par le fait que les très riches sont généralement des
détraqués sexuels. On les voit très fréquemment obsédés et
boulimiques sexuels, aimant les orgies et le dépassement, y compris
criminel, des interdits sexuels. Quitte à s'attirer parfois de
graves ennuis en dépit des protections dont ils disposent.
En résumé, le désir de
posséder le plus d'argent possible est une maladie.
C'est aussi le point de
vue de J.M. Keynes, qui a écrit : « L'amour de l'argent comme
objet de possession — distinct de l'amour de l'argent comme moyen
de goûter aux plaisirs et aux réalités de la vie — sera reconnu
pour ce qu'il est, une passion morbide plutôt répugnante, une de
ces inclinations à moitié criminelles, à moitié pathologiques,
dont on confie le soin en frissonnant aux spécialistes des maladies
mentales. » (J. M. Keynes, Perspectives économiques pour
nos petits enfants in Essais de Persuasion, 1930, Les
Classiques des Sciences Sociales)
Les maîtres du monde
économique seraient donc en fait des malades, atteints de « démence
financière ». Une maladie requérant les soins attentifs de la
Faculté.
Soins comprenant
l'enlèvement de leurs richesses. De même que les grands alcooliques
sont quelquefois sevrés de force, dans les cas les plus désespérés.
Les grands patrons
m'inspirent de la pitié. Sauf, ceux, bien sûr, qui ont un
comportement criminel. Et doivent être autant soignés que
poursuivis et jugés. Un jour viendra où ceux qui démantèlent
l'économie et le système de santé en France seront jugés pour
crimes contre la société, par une Haute Cour de Justice. Ils ont
tort aujourd'hui d'être insouciants.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 22 janvier 2014
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