L'amour est plus vaste
que le sexe qu'il inclut éventuellement. Certains veulent l'y
résumer, ce qui est une erreur. Mais aujourd'hui l'amour de l'autre
est concurrencé dans nombre de discours par l'amour de l'argent.
Il y a quelques jours, je
voyais dans un débat télévisé un des participants déclarer avec
une délectation visible à propos de la dette de la France : « La
dette n'est ni de droite, ni de gauche. Elle est à payer. Donc
l'austérité est inévitable. Quel que soit le gouvernement en
place. »
A l'idée de voir ainsi
rationner et appauvrir les pauvres, cet homme paraissait connaître
une joie profonde. Il jouissait littéralement à l'idée de
l'accroissement de la misère du plus grand nombre au bénéfice du
puits sans fond de la dette artificielle de la France.
Pour lui, au dessus de
tout, de toutes les valeurs, de toutes les idées, de toutes les mesures, de tous les sentiments ou idéaux, une seule et unique chose
compte : l'argent.
En fait l'argent est le
nouveau dieu. Tout doit s'y soumettre. Il est plus important que la
vie-même.
En Grèce aujourd'hui, au
nom du remboursement de la dette, au delà d'une année de chômage,
on ne bénéficie plus de la sécurité sociale. Donc, il faut
crever, si on a une maladie grave, pour engraisser les banques.
Tout ceci avec la
bénédiction de l'ensemble des gouvernements européens, français
compris.
La logique voudrait qu'à
Bruxelles on élève un temple au Veau d'or.
De l'argent, il est
courant d'entendre dire qu'avec lui on peut tout. Qu'on doit tout
faire pour en obtenir. Ce culte absurde conduit les états d'Europe à
s'appliquer à s'autodétruire.
Mais en réaction à ce
suicide collectif, point déjà un nouvel espoir : l'argent, valeur
sacralisé tend à ne plus l'être pour de plus en plus de gens. Ils
flairent, à juste titre, que derrière cette crise artificielle se
cache une monumentale escroquerie. Celle des états ne pouvant plus
s'emprunter à leurs propres banques nationales. Qui elles, prêtent
aux banques privées, où les états s'obligent à emprunter au prix
fort.
Cette entourloupette a
été établie en France par la loi 73-7 du 3 janvier 1973 dite : loi Pompidou-Rotschild. Puis
étendue par la suite au reste des membres de la Communauté européenne.
Et, comme par hasard, le
dernier budget en équilibre de la France est celui de... 1973.
Durant presque
quarante ans, on a soigneusement évité d'alerter les citoyens
français à propos de cette escroquerie.
Il y a eu des
gouvernements dits « de gauche » ou dits « de
droite », qui se sont soigneusement abstenus de soulever la
question. La dette artificielle a gonflé durant tout ce temps. Pour
qu'aujourd'hui, au nom du dieu de l'argent on nous invite à
sacrifier tous les droits des pauvres sur son autel. Ce dont on peut
rêver, c'est que, très bientôt, comme en Islande, les
sacrificateurs, partout en Europe, soient neutralisés, pourchassés et punis. Qu'on les force à travailler. Et que l'amour de l'argent laisse la place à l'amour
du prochain sur lequel il a gravement empiété.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 5 février 2013
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