Un des phénomènes les
plus étranges et troublants des relations humaines est celui-ci :
on rencontre un homme et une femme qui sont les meilleurs amis ou
amants du monde. Et quelques mois ou quelques années après, les
voilà irréductiblement éloignés l'un de l'autre, voire carrément
brouillés. Pourtant tout marchait apparemment si bien. Qu'a-t-il
donc pu se passer ?
Trouver une explication
permettrait si ce n'est d'éviter les séparations, tout au moins les
rendre moins douloureuses à vivre. C'est le but de ce texte.
Il faut savoir poser le
cadre pour commencer. Il existe trois grands mensonges fondamentaux
concernant la sexualité des hommes. Le premier prétend que les
hommes ont tout le temps envie de « faire l'amour ». Le
second mensonge prétend que si l'homme a une érection ça signifie
qu'il a envie de « faire l'amour ». Le troisième
mensonge prétend que quand l'homme éjacule, il jouit forcément.
Les garçons vers l'âge
de douze-treize ans découvrent la masturbation masculine adulte,
c'est-à-dire aboutissant au shoot endorphinien de l'éjaculation.
Ils vont dorénavant s'auto-droguer ainsi régulièrement toute leur
vie restante. Parvenue à la capacité de reproduction ils
chercheront à remplacer leur main par l'orifice naturel de quelqu'un
d'autre durant l'acte masturbatoire. Ils croiront ainsi « faire
l'amour » alors que la plupart des fois il s'agira juste d'une
masturbation.
Le problème est alors le
dysfonctionnement entre l'homme et la personne partenaire au lit. Les
femmes ne ressentiront rien cependant que certaines réactions comme
l’accélération cardiaque ou de la respiration fera croire à la
femme que l'homme éjaculant jouit. La femme aura alors la
désagréable impression d'être utilisée.
La recherche du shoot
éjaculatoire endorphinien va amener l'homme à devenir un très
médiocre et misérable partenaire amoureux, sensuel et sexuel.
Cherchant à aboutir au shoot l'homme se tournera exclusivement vers
lui-même et ignorera finalement la personne qui partage son lit.
A l'affût du shoot,
l'homme abandonnera les caresses et bisous. Il sera absent à
lui-même. Certaines femmes les imiteront. L'une d'elle qui fut mon
amante, refusait les bisous sur la bouche. Méprisant et rejetant
ceux-ci, elle affirmait avec mécontentement : « Je n’ai
plus quinze ans. »
Certaines femmes
craignent les caresses comme des actes susceptibles de leur faire
perdre le contrôle d'elles-mêmes face à d'intempestives
revendications sexuelles masculines. Je ne vais pas affirmer être
spécialement compétent dans l'art de caresser une femme. Mais j'ai
pu observer une fois ma compagne de l'époque implorer l'arrêt d'une
caresse qui visiblement l’entraînait trop loin de la maîtrise
d'elle-même. J'ai suivi sa demande et me suis arrêté. Une autre
fois deux dames amies discutaient devant moi évoquant le désagrément
du moment où elles ne sauraient plus refuser une demande masculine
intime à laquelle elles seraient opposées. On parle beaucoup de
« lâcher prise » dans le domaine amoureux. Mais
l'existence de comportements rébarbatifs, les expériences
fâcheuses, éloignent souvent très efficacement de tous « lâcher
prise ».
Certaines femmes au
contraire croient qu'en acceptant les exigences sexuelles
consuméristes masculines elles finiront par trouver ainsi la perle
rare, le « prince charmant » qui les rendra heureuses.
Elles sont bien évidemment déçues. Rester dans une tonalité
authentique en renonçant à la recherche systématique du shoot
éjaculatoire endorphinien paraît être un premier pas. Pour éviter
de finir inévitablement une belle relation amicale ou amoureuse en
rupture inattendue.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 2 juillet 2017
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