Qu'est-ce qui peut amener
des garçons, des hommes apparemment équilibrés, gentils,
sympathiques, bien élevés à se rendre coupables du crime
abominable de viol ? Comprendre le processus qui les y mène peut
être utile aux victimes pour se situer.
La plupart des humains
suivent en gros le chemin suivant. Au départ de leur vie ils sont
câlinés très fréquemment. Puis, vers l'âge de 4, 5, 6 ans
survient leur sevrage tactile : l'arrêt pratiquement total des
câlins. D'autres choses seront interrompues au même moment comme le
dessin libre.
Vers l'âge de 12, 13, 14
ans, les garçons découvrent la masturbation masculine adulte. Ils
vont la pratiquer ensuite tout le long de leur vie. Ce sera leur
première et principale activité sexuelle. Ils pourront se branler
jusqu'à un millier de fois et plus par an. Ce sera une véritable
toxicomanie où la drogue consommée sera auto-produite par le
drogué. Les endorphines émises au moment de l'éjaculation
tiendront lieu de shoot de drogue.
La recherche de cette
dose de stupéfiant se retrouvera dans le harcèlement sexuel, la
drague et le viol. Au moment où il harcèle, drague ou agresse sa
victime, le harceleur, dragueur ou agresseur n'est plus un homme qui
s'en prend à une femme ou une jeune fille. C'est un drogué qui se
jette sur sa dose. Plus rien n'a d'importance pour lui que parvenir à
la consommation du stupéfiant convoité. Il méprise absolument tout
le reste. La femme, la jeune fille n'a plus affaire à un homme, mais
à un automate sexuel.
Le mot « masturbation »
vient de manustupration : se salir la main. Or en fait la
recherche toxicomaniaque des endorphines produites par l'éjaculation
peut s'opérer en remplaçant la main par un vagin, une bouche, un
anus. Il s'agira toujours de masturbation. On le voit, le mot à
l'origine n'embrassait pas toutes les formes de masturbations.
Le mot coït, ou
accouplement, devrait voir son usage exclusivement réservé à
d'authentiques coïts ou accouplements. Quand existe un véritable
désir réciproque. C'est très rarement le cas. Quantité de coïts
ne sont que des masturbations. Et à terme de tels pseudo-rapports
conduisent à de vraies séparations.
Pour les hommes retrouver
leur authenticité de démarche avec le sexe opposé passe par une
réflexion et remise en cause personnelle et l'arrêt complet de la
toxicomanie masturbationnelle. Il semble qu'on en est encore loin.
Renoncer à des activités traditionnelles réputées agréables ou
l'étant effectivement comme la toxicomanie éjaculatoire
endorphinique n'est pas une démarche facile. D'autant plus que
quantité de « spécialistes » auto-proclamés, qui se
branlent régulièrement, ne cessent de discourir pour vanter la
poursuite de la masturbation durant toute la vie.
Quand on critique la
masturbation, on est immanquablement considéré comme un moraliste
puritain. Or ces derniers sont bien contre la masturbation manuelle.
Mais prônent contre elle la masturbation intra-vaginale, où la main
branleuse est remplacée par un vagin. Il s'agit toujours bel et bien
de masturbation. Les moralistes puritains sont juste contre une des
formes de masturbation.
Seul l'acte sexuel
intervenant entre deux partenaires véritablement désirant peut être
considéré comme autre chose qu'une masturbation intra-vaginale ou
intra-anale. La mécanique du harcèlement sexuel, de la drague et du
viol des femmes et jeunes filles procède de la masturbation
masculine adulte. La masturbation masculine adulte n'est donc pas
toujours si inoffensive qu'on prétend qu'elle soit.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 25 octobre 2016
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