En temps normal, la boulimie sexuelle d'origine
culturelle régnant chez la plupart des hommes, les amène à exercer
en permanence une terrible pression sur les femmes. Résistants à
celle-ci, mais habituées à la subir, les femmes finissent par
trouver cette pression normale, inévitable. Même si elle est
souvent irritante et insupportable.
Si cette pression laisse place à la violence
directe, au viol, la victime femme a l'impression qu'avec cette
pression normale, allant de soi, elle n'a pas su composer. Éviter la
violence qu'elle aurait du savoir éviter. C'est un raisonnement
totalement faux, absurde et culpabilisateur. Mais il est très
courant. Le sentiment de culpabilité fréquent chez les femmes
victimes de viol en découle très largement.
Pour y échapper, il faut remonter à la source.
Non, la boulimie sexuelle masculine n'est ni normale, ni inévitable,
ni justifiée. Aucune fatalité ne condamne les hommes à être
absolument grossiers et stupides avec les femmes. Je sais de quoi je
parle. J'ai été moi aussi rendu grossier et stupide durant
longtemps par mon éducation. J'ai mis du temps mais j'ai su en
rejeter de grands morceaux. Ça va beaucoup mieux maintenant. J'y ai
gagné en calme et sérénité.
Le problème aussi est que les hommes exercent un
terrible chantage aux câlins. Voilà une femme qui veut sentir la
tendresse d'un homme. Elle en a besoin. Il exige d'elle « en
échange » qu'elle passe au préalable ou ensuite « à la
casserole ». Cette situation est odieuse et très courante.
Mais, comment en sortir ? Comment cesser
d'appartenir à cette triste époque et cette triste société ? Déjà
en refusant, si on est un homme, de s'inscrire dans le tragique
chantage aux câlins. Il faut résolument quitter l'immense troupeau
des imbéciles. En reconnaissant que les câlins sont une grande
chose indépendante de la petite chose que représente le coït.
En dénonçant l'ignoble préjugé qui ravale les
câlins au rang de soi-disant « préliminaires » ou « post-lude » à l'acte sexuel.
Puis, en cherchant à rétablir le contact avec le
sexe opposé. Contact qui a été rompu il y a plusieurs milliers,
voire dizaines ou centaines de milliers d'années. Il y a du travail
à faire, mais la chose est possible. Et c'est la seule voie pour
arriver à nous en sortir.
Il ne s'agit pas de rejeter l'acte sexuel, mais le
remettre à sa juste place. Et rendre aux câlins toute leur place.
Il faut faire des efforts en ce sens. C'est le prix
du bonheur, de la santé et de la liberté.
Il sera bon d'avoir l'occasion d'en parler. Ouvrir
le débat à ce propos, entre hommes et femmes de bonne volonté
désirant avancer. Et ne plus continuer à piétiner sur place avec
la grande masse des autres.
Basile, philosophe naïf, Paris le 24 février
2014
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire