L'injustice, la haine et
l'indifférence règnent. Face à ces fléaux, la révolte gagne. Et
alors on se surprend à vouloir être « révolutionnaire »
: vouloir casser tout, balayer tout, « renverser la table »,
casser la figure à tous ces bandits, tuer, faire fuir,
emprisonner...
Oui, mais : se convaincre
qu'on a raison, et que les autres ont tort. Qu'on est les seuls à
avoir raison. Et qu'on a pour mission de triompher. Qu'il faut, qu'on
va écraser les autres. Ou déjà s'organiser pour y arriver.
S'engueuler. Se battre. S'entre-tuer. Et triompher un jour. Pour
souvent trahir ensuite.
Ça n'a rien de révolutionnaire ! C'est ce qui se fait dans la société humaine partout depuis dix mille ans au moins !
Ça n'a rien de révolutionnaire ! C'est ce qui se fait dans la société humaine partout depuis dix mille ans au moins !
Ce qui est
révolutionnaire, c'est aimer l'autre. Ne pas chercher à
l'exterminer au sens réel ou figuré. Essayer de comprendre comment
cet humain comme nous a pu devenir aussi antipathique et dangereux.
Et comment arriver à
apprivoiser cette bête féroce. Et pourtant si proche de nous, sans
parvenir à devenir comme elle, féroce et dangereuse.
C'est ça, la vraie
révolution.
Sinon, regardez comment
finissent les révolutionnaires. Et les révolutions qui vont avec.
En Russie, par exemple,
il y a eu Lénine et Trotsky. Il y a eu aussi un autre
révolutionnaire qui s'appelait Nestor Makhno. Il avait une armée.
Il s'est allié avec Lénine et Trotsky. Mais il n'était pas du même
parti qu'eux, les bolchéviks.
Un jour, les bolchéviks
ont invité l'ensemble des officiers de Makhno a discuter. C'était
un guet-apens. Ils les ont tous capturés et fusillés. Sympa, non ?
Et en mars 1921, les
marins révolutionnaires de la grande base navale de Cronstadt, en
face de Saint-Petersbourg, se sont révoltés contre la dictature des
bolchéviks. Ceux-ci tenait leur congrès au même moment. Ils ont
armé les délégués. Pris Cronstadt d'assaut et exterminé les
marins révolutionnaires. Ce n'était pas des bons révolutionnaires
pour leurs vainqueurs.
Et, après 70 ans de
pouvoir issu de la Révolution de 1917, la Russie ne paraît pas se
porter si bien que ça. Je le regrette.
Car je souhaite le mieux
à tous. J'aime mon prochain. Même si je ne suis pas forcément
d'accord avec lui.
Aimer, c'est la vraie
révolution. Haïr, détruire, être violent, c'est perpétuer le
vieux fatras qui ne mène nulle part. Et en tous cas pas là où ça
va bien.
J'aime l'exemple de
Marinaleda : ils ont conquit bien des choses pour mieux vivre, sans
utiliser la violence. C'est un exemple à méditer. « Aimez-vous
les uns, les autres ». Ben oui, Jésus avait raison. Pour finir
cette réflexion, je souhaite une bonne année à tous, sympas ou
non. Vive la vie ! Bisous à tous, et surtout à ceux qui ne m'aiment
pas et me veulent du mal. Et comme disait le Grand Bouddha : « Si
la haine répond à la haine, quand finira-t-elle ? » Alors,
vive l'Amour !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 31 décembre 2013
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