Dernièrement, en ce
mois d'octobre 2013, Jean-Luc Mélenchon s'exclamait : « Y'en a
marre ! De l'argent, il y en a ! Il est confiné à certains
endroits. Le pays n'a jamais été aussi riche. »
C'est vrai. Et il a
raison. C'est ce que montre le Global Wealth Report 2013. Qui
est le rapport publié chaque année par le Crédit Suisse évaluant
la richesse mondiale. Elle a augmentée de 68% depuis dix ans et
atteint aujourd'hui la masse fabuleuse et jamais vue de 241.000
milliards de dollars ! Entre 2012 et 2013, les pays où la masse
d'argent a le plus augmenté sont les Etats-Unis, puis la Chine,
suivi de l'Allemagne et la France. Dans notre pays la Bourse
prospère. Le CAC 40 a gagné 15% en 2012 et 15% depuis le premier
janvier 2013. Ce qui fait que les propriétaires d'actions
s'enrichissent très largement.
S'agissant de la
répartition des richesses, à présent 46% du patrimoine mondial
appartient à 1 % des ménages. Tandis que les deux tiers des adultes
du monde possèdent juste 3% de la richesse totale de l'Humanité. On
trouve 32 millions de millionnaires en dollars, en prenant en compte
le patrimoine mobilier comme immobilier. Parmi ces millionnaires, il
y en a 2 millions 200 000 en France. Aucun autre pays européen n'en
compte autant. Et pendant ce temps-là, il y a dans notre pays 8
millions de pauvres et de nombreux autres millions de miséreux dans
le monde.
D'un côté des
millionnaires en dollars, de l'autre, des centaines de millions de
crève-la-faim. Et la tendance ne fait que s'accentuer. Aujourd'hui,
la misère est organisée, voulue, fomentée, ainsi que l'obscène
richesse excessive et absurde d'un petit troupeau de coquins. Mais
quel intérêt et pourquoi se conduire de la sorte ? Il ne s'agit pas
de « besoins », encore moins de « lutte pour la
vie » de la part de ces truands en rolls rolls... quelle est la
raison de cette débauche financière ?
Elle est d'abord
psychologique. Pourquoi chercher à accumuler ainsi ? Le milliardaire
américain Henri Ford disait jadis : « si riche que je sois, je
ne peux pas manger plus de trois repas par jour ».
Cette richesse inutile
et fortement nuisible à la société sert à compenser quelque
chose. J'avance une hypothèse : ce n'est pas le goût pervers du
pouvoir, ni la peur de mourir qui guide ces grands nuisibles de trop
riches. C'est qu'en fait, ils sont des humains tout à fait
ordinaires, l'héritage, la chance et le pouvoir en plus. Et comme la
plupart des humains ordinaires ils souffrent abominablement des
conséquences de l'idéologie amouriste régnante.
Quand un humain cherche
et a besoin de l'amour, il se prend lui-même dans le piège
sophistiqué de l'idéologie amouriste. Au lieu de se demander de
quoi il a envie et s'écouter, il tente de faire coïncider sa quête
avec le schéma amouriste traditionnel : « il faut qu'avec
cette personne que je crois avoir rencontré ou que je cherche à
rencontrer je forme un couple. C'est l'amour. On vit ensemble. On
baise et rebaise ensemble. On partage tout. On se marie. On a des enfants. »
Tout ceci plaqué
d'office sur une relation existante ou à venir, en ignorant
totalement la réalité immédiate, vivante et préhensible de
l'amour réel. Amour réel que j'ai baptisé « amourel »,
pour le différencier de l'amour déformé, dérangé, contrarié par
l'amourisme. En amour, chercher à réaliser ce qu'on a envie, ignorer
le mythe tueur et vénéneux de l'amourisme, c'est faire de
l'amourélisme.
L'amourisme rend
pratiquement tout amour impossible et détruit la vie affective. Au
malheur on cherche à remédier en compensant avec quelque chose, par
exemple : l'argent, le pouvoir. Et ainsi l'Humanité se retrouve
affligé par le cancer des trop riches qui affament, déséquilibrent,
désolent et détruisent le monde. Il est temps que disparaisse
l'amourisme. Et vienne le règne des amourels.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 16 octobre 2013
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