Une des grandes tragédies
humaines actuelles est que nombre de gens croient au mythe dangereux
de la « double face ». Une même personne, homme ou
femme, pourrait avoir tout à la fois, dans le domaine « sexuel »
un comportement dévastateur. C'est-à-dire qu'elle va mentir,
tricher, truquer, affabuler, manipuler, frapper moralement voire
physiquement. Et par ailleurs être positive : c'est-à-dire
bonne, gentille, douce, droite, sincère, généreuse, humaine, etc.
C'est totalement faux.
Quand on est dans le domaine sexuel un salaud, un escroc et un
profiteur, on est un salaud, un escroc et un profiteur en général.
Et qu'on soit homme ou femme n'y change rien à l'affaire. Un sexe
n'est pas meilleur que l'autre. Les individus sont responsables de
leurs choix.
Cette réalité est à
méditer s'agissant en particulier des théoriciens ou militants de
causes justes. Si un théoricien ou un militant qui prétend libérer
de la servitude le genre humain, est en amour un salaud, ne vous
étonnez nullement s'il trahit un jour. Ou bien encore si ses belles
théories conduisent à l'inverse des buts positifs proclamés. Quand
une personnalité politique trahit consciencieusement en amour, elle
trahira forcément en politique. Pour citer un cas sans le nommer :
il cocufie la mère de ses deux enfants et la quitte ensuite. Se fait
élire avec un tas de promesses et les trahit toutes sauf une.
Faut-il s'en étonner ? Non, l'individu est un. S'il trahit la plus
chère personne de sa vie, il n'hésitera pas à trahir la masse
anonyme de ses électeurs.
Le pire dans cette
théorie de la double face : qu'on puisse être salaud en amour et
généreux pour le reste, est qu'elle salit les gens bien. En effet,
si je m'applique à être quelqu'un de bien, on pourra se dire
facilement : « il est bien dans tout un tas de domaines. Mais,
bien sûr, en amour, il peut être un salaud comme d'autres, bien
comme lui, sauf en amour. »
Cette théorie absurde
conforte les salauds. Si vous connaissez un salaud en amour, vous
allez vous dire : « il est salaud en amour. Mais les relations
que j'entretiens avec lui, c'est autre chose, de l'amitié. Je ne
risque rien. Et c'est un ami agréable. »
Jusqu'au jour où l'ami
agréable vous fera une crasse. Ou, pire, se servira de vous comme
camouflage pour approcher une proie. Il lui fera entendre qu'il est
votre ami. Donc qu'il vous ressemble. Et vous servirez à éteindre
la méfiance de la proie et favoriser des desseins destructeurs.
D'autant plus que notre
belle société condamne le viol commis par la violence. Mais admet
tranquillement le même but atteint par le mensonge, l'abus de
confiance. Manœuvres qui conduisent facilement les victimes au
désespoir, au dégoût de l'amour, des câlins, voire au suicide.
Ce n'est pas parce que le
mensonge en amour, à la différence du viol, n'est pas puni par la
loi, qu'il ne reste pas un méfait extrêmement grave. Il sape la
confiance des victimes dans l'amour en général. Il transforme la
société humaine en jungle.
Le mensonge en général,
qui est omniprésent dans les combines et pièges des dragueurs
profiteurs manipulateurs, est une des pires plaies de la société.
Mentir peut être inévitable pour se protéger d'un danger. Mais
arroser l'entourage de mensonges est une pratique qui est loin la
plupart du temps de ces situations extrêmes. C'est pour beaucoup une
habitude. Et, si on fait bien attention, on se rend compte que
beaucoup de gens ne savent pas bien mentir. Ils mentent mal. Mais, le
résultat est le même : la confiance disparaît. Et le doute
s'installe dans la possibilité de relations humaines droites,
sincères et généreuses. Sincère, il faut garder confiance en soi
et éviter de haïr les menteurs. Ils sont les premières victimes de
leurs mensonges. Car ils n'ont autant dire aucune relations avec les autres.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 8 octobre 2013
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