Je feuilletais
incidemment un classique de l'érotisme et tombais sur ce passage que
je cite de mémoire : « Ses seins s'émurent au contact de la
verge longue et dure qui disait le désir de l'homme. » Et ça
m'a fait bien rire. Car il s'agit là de l'expression-même d'une
erreur fondamentale. Qui est de croire que le désir sexuel et
l'érection sont synonymes.
Des multitudes de gens
croient que cela est vrai. Et c'est archi-faux, totalement,
absolument faux. L'érection du nouveau né ne signifie pas l'envie
de coït. Et pour l'homme adulte qu'en est-il ?
Pour qu'il y ait accord
sexuel, il faut qu'il y ait désir.
Or, le désir sexuel
est un sentiment extrêmement particulier et totalement
original : il consiste en un désir précis de pénétrer
avec son sexe en érection son ou sa partenaire.
Et la réciproque est
vrai : le désir effectif (pas l'idée intellectuelle) d'être
pénétré(e).
Or, des dizaines de
millions d'ignorants ou imbéciles croient que le désir sexuel se
résume à ce que l'acte soit possible.
Si l'homme est en
érection cela suffit : il y a désir. Il pénètre et réalise
l'acte sexuel. CQFD.
Et, ô stupéfaction !
Bien qu'il ait réalisé parfaitement l'exercice, des jours,
semaines, mois, années ou décennies plus tard, la personne qu'il
aurait ainsi « satisfaite » en a marre et l'envoie
balader!
Quelle est la source de
ce mystère ? C'est qu'il a agit en parfait ignorant et total
imbécile. Il ne faut chercher à réaliser l'acte sexuel que s'il
y a désir effectif et véritable.
Et pas se conduire en poupée mécanique singeant l'acte sexuel en
croyant le réaliser.
C'est aussi vrai pour
le pénétré.
Une femme, qui était
également ma petit amie, me disait il y a environ vingt-cinq ans :
« faire l'amour, pour une femme, c'est facile, il suffit
d'écarter les jambes ! »
Pauvre idiote, il faut
aussi éprouver ce sentiment très original et particulier : l'envie
d'être pénétré.
L'envie de pénétrer
sexuellement, je ne l'ai éprouvé qu'une fois dans ma vie. Pourtant
j'ai eu des petites amies avec lesquelles j'ai fait l'andouille et
elles aussi, comme « tout le monde ». A présent, c'est
terminé. On ne m'y reprendra plus.
Quitte à paraître
bizarre aux yeux des autres. A ne pas être compris. Il vaut mieux
être authentique et intelligent en minorité que suivre le vaste
troupeau abruti des ignorants et des crétins.
Qui m'objecteront que
agir bêtement comme eux est agréable.
C'est parfois vrai, mais
pas toujours. Et puis, qu'une chose soit agréable ne suffit pas pour
justifier de la faire. Trop manger, fumer, se droguer est agréable à
certains. Est-ce une raison pour le faire ? Des millions de gens se
saoûlent à l'occasion. Je ne bois pas ou presque. Et m'en porte
très bien ainsi. C'est mon choix. Et je ne me sens pas malheureux en
me comparant à ceux qui cherchent leur joie dans l'alcool. Pour moi,
les malheureux, ce sont eux.
Basile, philosophe
naïf, Paris le 6 octobre 2013
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