Si vous levez très
lentement vos mains vides tournées vers le haut en imaginant qu'en
fait elles soulèvent un poids important, vous allez peiner et vous
muscler.
Un petit enfant tombe et se
fait un peu mal. Si vous lui dites : « relèves-toi, ce n'est
rien », il le fait et continue tranquillement ses occupations.
Si au contraire, vous vous ruez sur lui pour le prendre dans vos bras
en gémissant : « oh, le pauvre chéri, il s'est fait mal ! »
l'enfant va se mettre à brailler et pleurer. Et il aura
effectivement mal.
L'autre jour, j'avais une
lourde valise à monter sur quatre étages. Elle me tirait le bras et
me faisait mal. Pour surmonter la difficulté, je me suis dit à
mi-chemin à moi-même : « mais non, cette valise est légère
! » Je me le suis répété presque jusqu'à la dernière
marche et l'ai monté facilement. Arrivé tout en haut, je me suis
dit : « qu'elle est lourde ! » Et alors je l'ai senti à
nouveau très pesante.
Si on doit franchir un
obstacle quelconque et on se dit d'avance : « je n'y arriverais
pas », on risque fort d'échouer. Inversement, si on ne se dit
rien, on a beaucoup plus de probabilités d'y arriver.
C'est vrai même pour de
petites choses. Je me souviens quand je répétais il y a longtemps
un morceau de flûte à bec. Le passage difficile, je le ratais
toujours. A un moment, sans y penser, distrait en quelque sorte de ma
préoccupation de la difficulté, j'ai joué d'une traite le passage
difficile dans la foulée du passage facile qui le précédait.
C'est dire la puissance
de l'auto-suggestion pour nous faciliter ou rendre plus difficile les
choses.
On peut avoir des
sentiments causés par ce qui nous arrive. Et des péri-sentiments
produits déformés par notre réflexion.
Ces péri-sentiments
peuvent être très puissants alors qu'ils sont produits par des
influences extérieures et pas parce qui nous arrive effectivement.
Une personne apparaissant
nue, même simplement en photo, pourra susciter horreur et dégoût à
certains. Ou inversement attirance et excitation, alors qu'être nu
n'a aucune signification en soi et relève de la Nature. Nous sommes
tous nus à la naissance et dans nos vêtements.
Des sentiments extrêmes
peuvent être en fait des péri-sentiments. Péri, c'est-à-dire
qu'ils ne viennent pas de nous, mais de notre périphérie.
Traduisent des influences extérieures que nous confondons avec nos
propres sentiments.
Les péri-sentiments
pourront nous entraîner dans des conduites extrêmes qui n'ont rien
à voir avec nous. C'est pourquoi il faut toujours se méfier des
réactions passionnelles et savoir conserver nos distances avec
elles. Cela peut nous éviter bien des ennuis. La peur panique, la
rage, la haine... mettez tout ça à la poubelle. Laissez-les aux
individus immatures et influençables. Soyons calmes et gentils avec
les autres en toutes circonstances. Avec la douceur et le sourire on
évite bien des conflits; Et on désarme plus d'un adversaire
potentiel.
Quand on s'énerve,
agresse, riposte, on excite la panthère en nous et dans les autres.
Cela en vaut-il la peine ? Les gens « haïssables » sont
des malheureux dont la situation n'est pas enviable. Ne nous
abaissons pas à les haïr. Nous avons mieux à faire pour occuper
notre cœur et notre pensée. Soyons bien. Plus nous sommes dans nos
vrais sentiments, plus nous sommes proches de la sérénité.
Basile, philosophe naïf,
Paris le 20 juin 2013
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