Un homme et une femme ont
décidé de « vivre en couple ». Ils dorment nus. Le
soir, l'homme caresse un peu la femme. Il commence à bander et se
jette sur la femme pour « faire l'amour ». Son érection
retombe assez vite et l'opération est un fiasco. La femme se plaint
: « tu as voulu aller trop vite ». L'homme répond :
« Oui, mais si j'attends, je débande et n'arrive plus à
entrer ».
L'incident se répète.
La situation est d'autant plus préoccupante que le couple souhaite
un enfant. Et parvenir à le concevoir par les moyens de la Nature
sans l'aide de la Faculté.
Le couple fait appel à
son médecin. Celui-ci prescrit à l'homme du Cialis.
Résultat, l'homme
atteint plus vite et maintient son érection. Mais durant l'acte
n'éprouve pas de plaisir et ne parvient pas à l'éjaculation.
La femme ne ressent pas
grand chose, mais n'en parle pas, à la différence de l'homme.
Ce dernier fait part du
problème au médecin. Celui-ci ne répond rien.
On dira qu'il y a
mésentente sexuelle dans le couple, dysfonctionnement sexuel, etc.
En fait, il n'en est
rien.
Si le médecin avait été consciencieux, il aurait questionné séparément l'homme et la femme en posant à chacun la même question toute simple : « avez-vous vraiment envie de faire l'amour ? »
Si le médecin avait été consciencieux, il aurait questionné séparément l'homme et la femme en posant à chacun la même question toute simple : « avez-vous vraiment envie de faire l'amour ? »
La réponse aurait été
plus ou moins clairement « non ». Mais comment le
reconnaître et l'assumer si on veut être un « vrai couple », c'est-à-dire qui baise ? Quant à l'érection, il s'agit d'une
érection non intromissive. Chose dont aucun livre à la mode ne
parle. Quand un homme ou une femme éprouve du plaisir ou simplement
de l'excitation, cela entraine parfois des réactions génitales
similaires aux préparatifs de l'acte sexuel : modification
morphologiques, secrétions de liquides.
C'est ainsi qu'on peut
avoir en apparence envie d'un rapport physique. Y compris quand on
ressent exactement le sentiment inverse.
A une jeune fille dont le
sexe paraissait s'apprêter pour l'acte, son père disait juste avant
de la violer : « tu vois que tu en as envie ».
Ce qui n'était pas du
tout vrai.
Une très jeune fille
s'inquiète : elle est vierge, a un copain qui lui fait des câlins.
Mais quand il la doigte, elle a mal. Elle n'ose pas lui en parler et
s'interroge : « comment cela va-t-il se passer le jour de la
défloration, qu'elle envisage dans les mois à venir. Aura-t-elle à
nouveau mal ? »
Réponse stupide à son
inquiétude : « apprends à te détendre. Ça sera plus
chouette ».
En fait il faudrait
qu'elle en parle à son copain. C'est peut-être un grand maladroit.
Et aussi, si elle a mal quand il la doigte, c'est peut-être tout
simplement qu'elle n'en a pas envie. Mais allez expliquer ça sous le
règne de la pensée unique du « sexe à tous prix et au dessus
de tout » !
Basile, philosophe
naïf, Paris le 6 mai 2013
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